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La Transfiguration de Jésus: mythe ou réalité?




Enviado por Aristone Aristide



Partes: 1, 2, 3

  1. Introduction
  2. La
    transfiguration de Jésus
  3. La
    transfiguration: six jours ou huit jours
    après
  4. Les
    personnages du récit
  5. Les
    éléments du récit de la
    transfiguration
  6. Sens
    théologique de
    l"événement
  7. La
    transfiguration de Jésus: un mythe ou une
    réalité
  8. La
    transfiguration dans le contexte du salut
  9. Conclusion
  10. Bibliographie

Introduction

Durant sa vie terrestre, Jésus a
expérimenté beaucoup d"événements,
dont la transfiguration. Ce grand moment de sa vie marque un
changement important dans le déroulement de son
ministère. Six jours après avoir reçu la
confession de Pierre et prédit ses souffrances (Mt. 17: 1;
Mc. 9: 2), il conduit ses trois disciples les plus intimes sur
une haute montagne où toute sa personne resplendit d"une
gloire éclatante. C"est cet événement que
les écrivains bibliques appellent ""transfiguration"". Les
évangiles synoptiques s"accordent à en
reconnaître la véracité et le rapportent
comme un fait réel. Jean omet ce récit dans son
Evangile. L"un des témoins de la scène, Pierre, la
rapporte dans l"une de ses épîtres (2 Pierre 1:
16-18), mais la manière de rapporter
l"événement rend complexes les
récits.

Faisant face aux complexités de ces
récits, les commentateurs ne sont pas unanimes dans leurs
interprétations de la transfiguration. ""Mythes"",
""rêve"", ""vision"", ""fait réel mais purement
naturel""
: telles sont les différentes
manières de voir qui ont été
présentées au sujet de l"événement.
D"après les uns, ""ce serait un récit mythique
créé par la conscience de l"Eglise, à
l"imitation de la transfiguration du visage de Moïse dans
l"Ancien Testament""[1]Pour d"autres, ""ce serait
le récit d"un rêve des
disciples""[2]Les penseurs comme Tertullien,
Herder, Bleek, Reuss et Weise y voient le récit d"une
vision accordée aux disciples pour raffermir leur foi.
D"autres enfin y voient ""une histoire post-résurrection
d"une apparition de Jésus à Pierre, qui a
été mal placée dans les récits
évangéliques"". Quant à Bultmann, il s"agit
du récit d"un ""mythe ajouté à
l"évangile par la deuxième génération
des chrétiens""[3]En fait, la
transfiguration est-elle un mythe ou une
réalité?

Nous nous proposons de faire le jour autour de cette
question car il y va de la crédibilité de toute la
Bible, donc de la foi chrétienne.

Nous n"avons pas la prétention d"aborder tous les
aspects du problème. Nous nous bornerons à l"aspect
historique de la transfiguration. Pour cela, le plan de notre
sujet se divise en trois chapîtres. Au premier
chapître, nous ferons une étude comparative de
l"événement dans les évangiles synoptiques.
Nous essaierons en même temps de considérer le sens
des différents éléments qui composent le
récit. Au deuxième chapître, le sens de
l"expression ""transfiguration"" sera étudié
à travers le Nouveau Testament. Le terme ""mythe""
retiendra également notre attention. Nous
étudierons le genre littéraire du récit et
nous verrons s"il est une théophanie ou une
christophanie. Enfin au troisième chapître,
nous considérerons l"importance de la transfiguration dans
le contexte du salut.

CHAPÎTRE I

La
transfiguration de Jésus

  • A- La transfiguration:
    définition

Le terme ""transfiguration"" vient d"un verbe grec:
""metamorphoo"" qui signifie ""changer en une autre image,
transformer""
. C"est donc la transformation d"un être
surnaturel ou d"un humain, en un autre, et finalement sa
restauration par le pouvoir d"un dieu.

La transfiguration de Notre Seigneur, que la tradition
localise sur le mont Thabor, est indiqué par le terme
""metamorphotè"", qui suppose un changement non
dans la personne elle-même, mais dans les formes et la
figure avec lesquelles elles se montrent habituellement. Les
évangélistes expliquent ce qui résulte de ce
changement: ""L"apparence de son visage de vint autre""
(Luc 9: 9), en même temps: ""ses vêtements
devinrent blancs comme la lumière, comme la neige""
:
(Matthieu 17: 2). ""Brillants et très blancs comme la
neige, tel qu"un foulon sur la terre n"en peut faire d"aussi
blanc""
(Marc 9: 2) et enfin: "" son vêtement
devint blanc fulgurant""
(Luc 9: 29). L"aspect
général du Sauveur resta donc le même: les
trois apôtres ne cessèrent de le
reconnaître.

La transfiguration, c"est donc l"événement
de transformation dans la vie de Jésus quand son apparence
devint glorieuse. Matt. 17: 1-9; Marc 9: 2-10; Luc 3: 28-36; 2
Pi. 1: 16-18. Trois faits étonnants survinrent dans ce
mystérieux événement:

a)- Jésus est transfiguré ou changé
par un rayonnement inhabituel.

b)- Elie et Moïse apparurent.

c)- La voix divine se fit entendre d"une
nuée.

  • B- La transfiguration dans les
    synoptiques

Il convient de rappeler que nous disposons de trois
versions du même événement. Le lecteur qui
souhaitera contempler la diversité des portraits de
Jésus aura intérêt à comparer les
détails de Matthieu, Marc et Luc. Il suffit de parcourir
les récits pour constater que Jésus y occupe la
place centrale. Donc, le compte-rendu est profondément
christocentrique. Il développe de façon narrative
une interrogation théologique sur la personne de
Jésus et apporte sur ce point des enseignements
précis. Mais dans cette interrogation, l"attitude des
disciples est centrale puisqu"ils sont les destinataires du
programme que Jésus développe, de la vision dont
ils sont d"abord les spectateurs et surtout de
l"interprétation donnée à cette vision. En
parcourant le fil narratif des récits, on peut voir le
regard des disciples sur Jésus se transformer: c"est
là l"objet de la transformation et de la parole de
révélation qui l"interprète.

La forme des récits, c"est leur mouvement:
dynamisme et transformation. On pourrait parler d"une version du
regard. C"est bien de cela qu"il s"agit ici comme le soulignent
certaines oppositions. En outre, le récit de la
transfiguration est construit comme une pièce de
théâtre en trois actes, avec un prologue et un
épilogue. Le prologue est le déplacement sur la
montagne, lieu de représentation de la scène. Le
premier acte, dans son décor, présente la
transfiguration et le dialogue entre Moïse, Elie et
Jésus. Le décor du second acte montre la prise de
parole de Pierre demandant de construire trois tentes. Enfin le
décor de l"acte trois présente la nuée et la
parole, donc, la voix venant du ciel. L"épilogue de la
scène est la descente de Jésus et ses disciples de
la montagne. Au centre des évangiles, c"est toujours la
figure de Jésus qui domine. Certes, il est le
révélateur du Père; son enseignement et sa
pratique sont tellement nouveaux qu"ils font naître une
interrogation sur son identité. Cette interrogation
radicale sur la personne de Jésus se retrouve dans
quelques textes et bien sûr de la transfiguration.
Là, Jésus, l"homme de Nazareth, devint autre, dans
une sorte de préfiguration de la résurrection.
Confesser Jésus comme Fils de Dieu, c"est devenir disciple
du Christ que le Père a ressuscité. De la
transfiguration à la résurrection, il y a
continuité: la première préfigure la
seconde. Avec la résurrection, la vision terrestre prend
fin: commence alors le temps indéfini de l"écoute
et de la parole.

Les évangiles synoptiques s"accordent pour dire
que Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean sur une
montagne, que Pierre dit qu"il fut bon qu"ils fussent là,
et qu"il allait dresser trois tentes: une pour Jésus, une
pour Moïse et une pour Elie. Ils affirment aussi que les
disciples tombèrent sur leur face, que la voix parlant de
la nuée les assura au sujet de Jésus:
""Celui-ci est mon Fils bien-aimé…"". Si
le récit de la transfiguration est rapporté par les
trois évangiles synoptiques, il n"est pas toujours
raconté avec les mêmes détails. Matthieu et
Luc partagent le même intérêt pour le visage
de Jésus. Les deux emploient le mot grec ""prosopon""
(Matthieu 17: 2 et Luc 9: 29). Mais si Matthieu confirme, par
l"éclat de ce visage le verbe metamorphoo =
transformation
, Luc utilise le mot ""visage"" pour
éviter ce verbe. Le récit de la transfiguration se
trouve dans la même série de péricopes que
Matthieu et Marc. Luc se sert du modèle de Marc, comme en
9: 23-27, mais fait preuve d"indépendance. Contrairement
à Matthieu, cet évangéliste supprime la fin
de la péricope qui concerne le dialogue de Jésus
avec ses disciples lors de la descente de la montagne (voir aussi
Marc 9: 9-13). De plus, le troisième évangile
mentionne que les deux visiteurs célestes apparaissent
dans la gloire. Matthieu et Marc présentent
immédiatement l"intervention de Pierre après
l"apparition des deux hommes (Matthieu 17: 4; Marc 9: 5).
Toutefois, le premier emploie le terme ""Seigneur"" et le second:
""Rabbi"". Mais Luc préfère montrer d"abord le
sommeil des disciples (9: 32) et présenter cette
intervention de l"apôtre au moment de la séparation
de ces deux hommes avec Jésus. Les deux premiers
évangiles ne disent rien sur cet état
d"assoupissement des disciples. La requête de Pierre est
présentée de la même façon dans les
trois récits, à la différence du terme
""epistata"" = chef. La requête est de construire
trois tentes. Marc et Luc se rendent compte que Pierre ne savait
pas ce qu"il disait ou simplement: ""il ne savait que
dire""
(Mc 9 : 6; Luc 9: 33), expression omise par
Matthieu.

Les trois évangiles content qu"une
""nuée lumineuse"" couvrit les disciples. Et Luc
dit que les deux hommes ""entrèrent dans la
nuée""
, ce qui causait la frayeur des trois disciples
(Luc 9: 34). D"autre part, Matthieu et Marc écrivent ainsi
les paroles venant de la nuée: ""Celui-ci est mon Fils
bien-aimé""
(Mt. 17: 5; Mc 9: 35). Aussitôt
Jésus est seul pour Matthieu et Luc (Mt. 17: 8; Lc. 9: 36)
alors que pour Marc, il est avec les disciples (9: 8). Cependant,
il est à retenir que seul Matthieu présente que
""les disciples tombèrent sur leur face et que
Jésus les toucha""
(17: 6-8). Au début de son
récit, Luc montre que Jésus monta sur la montagne
dans le but de prier (9 : 28). Marc utilise les mêmes
termes que Matthieu. Une autre différence que Luc fait
apparaître est la citation des ""huit jours"" (9:
28) au lieu des ""six jours"" de Matthieu et de Marc
(Mt. 17: 1; Mc. 9: 2). A la différence de Matthieu et de
Marc, Luc omet le terme ""transfiguré"" ou la phrase:
""il fut transfiguré"". Quant à ses
vêtements et son visage (de Jésus), Matthieu les
compare à la lumière et au soleil (Mt. 17: 2). Luc
mentionne simplement que ""son visage changea"" mais que
son vêtement prit ""une blancheur
éclatante""
(Luc 9: 29). Marc omet le changement du
visage. Cependant, il dit que ses vêtements devinrent ""si
resplendissants qu"il n"est de foulon sur la terre qui puisse
les blanchir ainsi""
[4](Marc 9: 3). Matthieu
et Marc disent que l"apparition d"Elie et Moïse fut suivie
de leur conversation avec Jésus. Mais Luc fournit l"objet
ou le thème de cette conversation: ""ils parlaient de
son départ qu"il allait accomplir à
Jérusalem""
(Luc 9: 31). Matthieu et Marc ne parlent
pas de cela. Matthieu omet certains éléments du
récit de Marc comme le compte- rendu au sujet de
l"ignorance de Pierre (Marc 9: 6) mais il ajoute des
détails : ""la face de Jésus resplendit comme
le soleil""
, ""la nuée lumineuse"", ""
en qui j"ai mis toute mon
affection"", ""les disciples
tombèrent sur leur
face"", "" Jésus les
toucha et leur ordonna de se lever et de n"avoir pas
peur"".
Luc amplifie Marc en disant que Jésus était en
train de prier et ""sa contenance était
changée"" (Luc 9: 28, 29). Il ajoute le thème de la
conversation de Jésus avec les deux hommes: "" Ils
parlaient de son exode…à
Jérusalem""
(v. 31). Les mots ""gloire"", ""mon Fils élu""
sont aussi à noter. Pour terminer son récit, Luc
dit que les disciples ""gardèrent le silence et ne
racontèrent à personne…ce qu"ils avaient
vu""
(9: 39). Matthieu et Marc quant à eux, parlent
de ce secret sous la recommandation expresse de Jésus (Mt.
17: 9; Mc. 9: 9). Enfin Matthieu et Marc vont raconter la
question touchant l"opinion générale
prônée par les scribes concernant la venue d"Elie.
Luc omet cette partie dans son compte-rendu.

  • C- Contexte de la
    transfiguration

Le récit de la transfiguration de Jésus
est rapporté par les trois premiers évangiles. Pour
une tâche plus facile, nous nous limiterons à en
présenter le contexte en nous arrêtant à
celui de Luc. L"œuvre de Luc commence par un prologue ( 1:
1-4) qui expose d"une part l"intention de l"auteur, à
savoir élever la tradition évangélique au
rang d"œuvre littéraire, et, d"autre part, sa
méthode et son intention profondes. Puis Luc relate les
événements qui entourent la naissance de
Jean-Baptiste et de Jésus (1: 5-2:52). Ensuite il
présente le récit de l"activité de Jean puis
de Jésus (3: 1-13). Dans son évangile, Luc ordonne
la vie de Jésus en trois grandes périodes: son
ministère en Galilée (3: 14; 9: 50) puis son
activité, son enseignement et ses guérisons le long
de la route qui le mène à Jérusalem (9 :
51-19-27), enfin l"œuvre à Jérusalem: ultime
enseignement au temple, la passion, la mort, la
résurrection et l"ascension de Jésus (19: 28; 24:
53).

La scène de la transfiguration, dans les
synoptiques, est chronologiquement reliée à la
promesse qui termine l"épisode précédent,
qui suit la confession de Pierre: ""Je vous le dis en
vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne
mourront point qu"ils n"aient vu le royaume de Dieu""
(Luc
9: 27). A ce moment-là, Jésus et ses disciples se
trouvaient à Césarée de Philippe.
Jésus profite de la grande confession pour rappeler
à ses disciples comment les chefs, les anciens, les
principaux sacrificateurs et les scribes vont le faire souffrir.
Ici, leur foi a subi une rude épreuve. C"est alors qu"Il
leur enseigna comment renoncer à tout pour le suivre: ""
Si quelqu"un veut venir après moi, qu"il renonce
à lui-même, qu"il se charge de sa croix, et qu"il me
suive""
(Luc 9: 23; cf. Mt. 16: 24). A la fin de
l"épisode, il leur fit cette promesse: ""Je vous le
dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne
mourront point, qu"ils n"aient vu le fils de l"homme venir dans
son règne"" (
Mt. 16: 28). Ainsi quelques jours
après, ce sera l"événement de la
transfiguration. Jésus leur avait fait la promesse. Par
anticipation, c"est-à-dire avant que se déroulent
les événements annoncés
précédemment. Jésus leur accorde de
contempler sa gloire. La transfiguration était donc une
image en miniature du royaume de Dieu. C"est aussi la position
d"Ellen White quand elle écrit qu"au cours de
l"événement:

""Le futur du royaume de gloire fut montré en
miniature sur la montagne…La déclaration de
Jésus s"accomplissait pour les apôtres en ce jour
quand le Seigneur Jésus était glorifié sur
la montagne en présence de ses disciples. Sur le moment,
ils ne comprenaient rien; ce n"est que plus tard que le sens de
cette scène leur serait
révélé""[5]

Aussi, l"apôtre Pierre déclare-t-il dans sa
seconde épître:

""Ce n"est pas en effet en suivant des fables
habilement conçues que nous vous avons fait
connaître la puissance et l"avènement de notre
Seigneur Jésus-Christ, mais c"est comme ayant vu sa
majesté de nos propres yeux. Car il a reçu de Dieu
le Père honneur et gloire, quand la gloire magnifique fit
entendre une voix qui disait: Celui-ci est mon fils
bien-aimé, en qui j"ai mis toute mon affection. Et nous
avons entendu ctte voix venant du ciel, lorsque nous
étions avec lui sur la montagne sainte""
. 2 Pierre 1:
16-18.

La courte péricope qui suit immédiatement
le récit de la transfiguration est celle relative à
la guérison du possédé (Luc 9: 37-43a).
Cette courte péricope se situe entre la manifestation de
la gloire de Jésus et la seconde annonce de la
passion.

Qui est Jésus? Qu"est-il pour les humains? Ces
questions dominent le chapître 9. Ainsi, le temps et le
lieu de ce récit sont indiqués par rapport à
la transfiguration. L"événement met en
parallèle la faiblesse des disciples restés au pied
de la montagne et la personne de Jésus, le Fils de Dieu,
venu pour rétablir en nous la gloire de Dieu, en nous
guérissant de toutes nos infirmités. Mais quand la
transfiguration eut-elle lieu?

La
transfiguration: six jours ou huit jours
après

Les évangiles synoptiques ne s"accordent pas sur
la date exacte de cet événement. Matthieu et Marc
rapportent que l"événement en question s"est
déroulé après six jours tandis que pour Luc,
il eut lieu huit jours après. Selon Pierre
Bonnard:

""Luc n"a plus compris ce détail et l"a
remplacé par une formule vague de son cru. Cette
précision chronologique qui n"a plus son pareil dans les
récits marcien et matthéen avant le début de
la passion, est probablement une des clés du récit;
elle signifie le sixième
jour""[6]

Dans l"Ancien Testament, Exode 24: 16 fait mention de
six jours. L"expression des évangiles ne saurait
être ici une reprise de ce texte. Elle n"est pas non plus
une répétition de la chronologie des apparitions du
Ressuscité mais une ""allusion aux jours qui
séparaient le grand jour de l"expiation du commencement de
la fêtes des Tabernacles (cf. Lév. 23: 27,
34)"".

""Nous serions, soit au premier jour de cette fête
qui marquait dans la Palestine du temps, l"apogée de
l"excitation messianique et nationale; soit en comptant les jours
depuis le début de la fête en son sixième
jour, c"est-à-dire à la veille de la conclusion
liturgique et populaire de la fête (cf. Lév. 23: 36;
Deut. 16: 13; Jn. 7: 37)""[7]

Nous considérons la pensée de P. Bonnard
comme magnifique, mais nous ne pouvons pas y adhérer quand
nous considérons que ""ces six jours
après""
ne pouvaient être que l"intervalle
entre la conversation de Jésus avec ses disciples et le
déroulement de l"événement de la
transfiguration. A ce moment, Jésus quitte les foules et
gagne la solitude avec ses trois amis intimes. Il va vivre, lui
et ses disciples, une ""apogée messianique"",
mais d"un genre autre que celle que les foules attendaient. Luc
dit ""huit jours après"". D"après John A.
Broadus, ""ces huit jours représentent une étant
compte par l"évangéliste selon l"usage grec et
hébraïque""[8]En effet, selon cet
usage, il n"était pas nécessaire d"accomplir une
action pendant les 24 heures d"une journée normale pour en
compter la durée normale. Dès que l"on touche une
heure dans une journée, elle va être estimée
comme entière car c"était ce que recommandait
l"usage habituel. En ce sens, Luc, utilisant ce même usage,
a inclus le premier et le dernier jour de la période entre
la confession de Césarée et la transfiguration.
C"est pourquoi il affirme ""huit jours
après"".

Le point réel à observer est que les trois
évangélistes déclarent que la
transfiguration est survenue quelques jours après la
prédiction que Jésus devait souffrir et mourir.
L"indication de temps n"est pas tout à fait résolue
pour les auteurs, mais nous pensons que les ""six
jours"" de Matthieu et de Marc et les ""huit jours"" de
Luc ne comportent rien de différent. Il paraît
seulement que Luc a compté selon l"usage grec et
hébraïque, ce qui inclut le premier et le dernier
jour dans son système de comptage tandis que les deux
premiers évangélistes ont laissé ces deux
jours, en utilisant un usage différent.

Les personnages
du récit

A travers le récit de la transfiguration, nous
retrouvons des personnages qui, par leur rôle, contribuent
à faire de l"événement ce qu"il est. Nous
allons considérer ces différentes figures de la
scène.

  • 1. Jésus

Le personnage central de ce récit est
Jésus. Matthieu et Marc rapportent qu" ""Il fut
transfiguré devant eux""
(Mt. 17: 1; Mc. 9: 2). Le
mot ""transfiguration"" ne désigne pas ici un changement
de nature mais simplement un changement d"apparence ou de forme.
Les évangiles nous déclarent en quoi consiste ce
changement pour Jésus.

1)- ""Son visage resplendit comme le soleil"",
c"est-à-dire, revêtit un éclat tout
particulier. Il en arriva de même à Moïse quand
il descendit de la montagne du Sinaï (Ex. 34: 29, 30;
Héb. 1: 3) où Chris est appelé ""la
splendeur de la gloire de Dieu""
.

2)- ""Ses vêtements devinrent blancs comme
la
lumière"". Marc dit qu"ils ""devinrent blancs
comme la neige tel qu"il n"y a point de foulon sur la terre qui
les put ainsi blanchir""
. Par ""foulon"", on entend
ordinairement un homme qui prépare le drap, qui le foule
pour l"épaissir et le rendre plus ferme. Mais ici, ce mot
désigne celui qui le lave ou le blanchit après
usage. Chez les Grecs, c"était une profession
spécial. Luc ajoute que le vêtement de Jésus
""devint resplendissant"", c"est-à-dire d"une
blancheur éclatante. Rien ne confirme cependant les
opinions émises selon lesquelles le Sauveur parut avec son
corps glorifié. L"Ecriture ne nous dit point que le
Sauveur a pris à ce moment un corps glorifié; son
corps n"a subi aucune transformation; elle ne parle que d"un
changement d"apparence.

Luc dit que l"aspect de son visage change et son
vêtement se mit à briller. Cela n"indique pas un
changement dans l"être mais dans le rapport de Jésus
aux autres et des autres à lui. Il n"est pas devenu
différent de ce qu"il était auparavant mais il a
revêtu pour un instant sa véritable identité,
et son apparence lumineuse a servi de signe divin. Cette
conception christologique est inscrite dans la doctrine de Dieu
surtout chez Luc. L"aspect différent n"exprime pas une
nature divine mais une relation de Dieu à Jésus,
cependant que Jésus lui-même est dans la relation
juste à Dieu par la prière. Mais au contraire des
théophanies, surtout de celle d"Exode 24: 9-11, c"est le
changement d"aspect qui est central. Chez Moïse, dans Exode
34: 29-35, il n"est que le reflet de la splendeur reçue.
Ici, il est une fenêtre ouverte sur la relation du
Père au Fils, relation que la voix va
expliquer.

Luc a introduit le mot ""doxa""= gloire. Il ne
l"emploie pas au sens grec (""opinion"",
""réputation"", ""honneur""), mais au
sens biblique (""splendeur"", ""gloire
divine""
). Peut-être que le sens d"""éclat"",
""brillance"", s"était-il aussi répandu à
l"époque hellénistique dans le langage de la cour.
L"image s"est donc déplacée: du sens primitif
hébreu de ""poids"", on est passé à
""gloire"", ""lumière"", ""brillance"", puis
""éclat"". Le lien entre ""doxa"" et le temple appartient
désormais au passé. Selon Luc, la ""doxa"" ou
gloire, relève de Dieu et de sa sphère. Pour les
humains, elle est associée à la résurrection
de sorte qu"on ne peut séparer la dimension eschatologique
de la christologie. Jésus seul, par sa
résurrection, est entré dans sa gloire, la gloire
de Dieu, qui lui est désormais attribuée (Luc 24:
26). En tant que Fils de Dieu, il est porteur de la gloire divine
qui lui est attribuée, mais à l"exception de la
transfiguration, il ne s"en revêtira qu"après sa
passion. Et ce n"est qu"à la parousie qu"elle se
manifestera à tous les humains (Luc 9: 26; 21:
27).

Luc relie cet événement à
l"entretien précédent ""après qu"il eut
dit ces
paroles"" (9: 28). Jésus leur avait
annoncé sa mort et sa résurrection (v. 22). Il leur
avait aussi dit que la vraie voie est celle du renoncement
(v.23-26). Un sentiment de déception avait saisi les
disciples. Peut-être plusieurs étaient-ils
même ébranlés dans leur foi en Jésus
le Messie. Comment le Messie se laisserait-il mettre à
mort? Huit jours auparavant, lors de la multiplication des pains
(9: 12-17), les disciples furent enthousiasmés; ils virent
en Jésus le Messie capable de survenir aux besoins
matériels du peuple. Cet enthousiasme fut dangereux pour
eux car ils étaient charnels et ne faisaient qu"enraciner
en eux cette idée d"un Messie temporel. Nous comprenons
mieux maintenant l"amère déception de ces disciples
à l"ouïe des déclarations de Jésus (9:
22). Le maître éprouve alors le besoin de recourir
à la prière, non seulement pour lui-même,
mais aussi pour les trois disciples qui ont le plus d"influence
sur le groupe entier. Jésus ne monta donc pas sur la
montagne pour être transfiguré, mais précise
Luc ""pour prier"" (9: 28), pour demander au Père
de fortifier la foi de ses disciples. ""Dieu l"exauça
par la transfiguration""
[9]

La grandeur des miracles précédents (la
multiplication des pains entre autres) avait prouvé que
Jésus était alors parvenu au faîte de sa
puissance vivifiante. Or, comme tout était en harmonie
dans sa vie, ce moment devait être aussi celui où il
atteignait l"apogée de son propre développement
intérieur car Jésus sur la terre, a connu un
développement progressif même sur le plan spirituel
comme tout homme. L"épître aux Hébreux
affirme en effet ""qu"il a appris l"obéissance par les
choses qu"il a
souffertes"" (Héb. 5: 8). Lorsque
Jésus fut arrivé à ce stade de
développement spirituel parfait, quel était son
avenir normal? Il ne pouvait avancer; il ne devait pas reculer.
L"existence terrestre devenait donc dès ce moment un cadre
trop étroit pour cette personnalité accomplie. Il
ne restait que la mort, mais la mort est l"issue du
pécheur. Pour l"homme sans péché, l"issue de
la vie n"est pas le passage sombre du sépulcre; c"est le
voie royale de la transfiguration glorieuse. Jésus
était à ce moment-là ""mûr pour
l"entrée immédiate dans l"existence
éternelle""
[10]Son expérience
personnelle était complète. En tant que second
Adam, il avait remporté la victoire sur lui-même. Il
n"avait pas connu le péché et avait grandi dans la
vie spirituelle au maximum de ce que peut atteindre un humain sur
cette terre.

2- Pierre, Jacques et Jean

Le choix de ces trois disciples confère une
importance primordiale à l"événement de la
transfiguration. Cependant, Luc place souvent Jean au second rang
après Pierre (Luc 8: 51; Ac4: 13 et 8: 14). De par sa
conception de l"Eglise, il n"a que peu d"intérêt
pour Jacques, fils de Zébédée. La
fidélité à la tradition exige la
présence de ce disciple mais le propos théologique
de Luc le relègue à la dernière place.
Joseph S. Excell écrit ""qu"il (Jésus) choisit ces
trois comme leaders entre les disciples, il leur montra ensuite
son amère agonie dans le
jardin""[11]

Pour Surgeon, ""les signes de la Transfiguration
n"étaient pas pour des yeux et des oreilles impurs"". Il
écrit:

""C"étaient seulement trois qui virent cette
gloire de la transfiguration…ils étaient suffisants
pour rendre un complet témoignage, car le
témoignage de deux ou trois témoins est vrai, et
sur la déclaration de deux ou trois témoins, le
témoignage entier était
rétabli""[12]

Selon Albert Barnes, ""Jésus choisit ces trois
disciples parce qu"il voulait les préparer au
ministère évangélique en leur montrant d"une
manière toute spéciale, sa gloire et sa
patience""[13]

  • 3. Moïse et Elie

A deux reprises Luc relate des opinions sur
Jésus, qui l"identifiaient à Elie (9: 18,19). La
véritable manifestation d"Elie n"apparaît qu"au
début du récit de la transfiguration (9: 30). Son
récit de cet événement ne rapporte pas les
trois versets de Marc (9: 11-13) repris par Matthieu (17: 10-13)
mentionnant l"identification de Jean-Baptiste à Elie. Luc
fait preuve d"originalité en situant son récit dans
le cadre d"un Jésus en prière (3: 21; 9: 28). Comme
Matthieu, il rétablit l"ordre d"apparition dans l"histoire
de Moïse et Elie contre Marc 9: 14. L"apparition de ces deux
personnages dans la scène de la transfiguration a
donné lieu à de très nombreuses
explications.

En effet, Moïse et Elie représentent l"une
des meilleures clés d"interprétation de ce
récit de la transfiguration: ce sont des figures
eschatologiques qui apparaissent dans la gloire. Moïse et
Elie sont les seuls à avoir fait l"expérience d"une
théophanie dans l"Ancien Testament. Or, Jésus est
le fils de Dieu. Si Elie est monté au ciel sans passer par
la mort (2 Rois 2), Jésus lui, est mort ressuscité.
Moïse et Elie préparent l"œuvre de la vie de
Jésus; Jésus réalise et accomplit ces deux
types. Dans l"Evangile de Marc, il est sous-entendu qu"Elie est
venu en la personne de Jean-Baptiste tandis que dans Matthieu,
l"identification de Jean avec Elie est explicite.

Les disciples ne comprenaient pas encore la mission de
Jean-Baptiste malgré le fait que Jésus leur avait
déjà parlé que la vie et l"œuvre de
celui-ci accomplissaient la prophétie de la venue d"Elie
(Mal. 4: 5). Pendant la prière du Christ, la terre et le
ciel entraient en relation. Moïse et Elie sont là,
s"entretenant avec lui. Luc ne les désigne pas d"abord par
leur nom: il dit: ""deux hommes"" (Lc. 9: 30). Cette
expérience reflète l"impression
qu"éprouvèrent les témoins de la
scène. Ils s"aperçurent d"abord de la
présence de deux personnages inconnus: ce fut plus tard
qu"ils connurent leurs noms (sans doute dans la conversation
Jésus prononça-t-il leurs noms). Ce petit mot
""voici"" fait ressortir l"imprévu de
l"apparition.

Moïse et Elie ont été les deux
serviteurs de Dieu les plus zélés et les plus
puissants de l"ancienne Alliance. Aussi ont-ils eu tous deux une
fin privilégiée. Elie n"a pas connu la mort, et il
y eut quelque chose de mystérieux dans la disparition de
Moïse. L"écrivain américaine, Ellen G. White,
déclare que ""sur la montagne de la transfiguration,
Moïse représente les justes qui ressusciteront pour
hériter le royaume de Dieu, et Elie, ceux qui ne
connaîtront pas la mort et seront transformés en un
clin d"œil au retour du Christ""[14]Ces deux
hommes de Dieu s"entretenant avec Jésus, ""parlaient
de son départ qu"il allait accomplir à

Jérusalem"" (Luc 9: 31). Moïse et Elie viennent pour
encourager le Christ en vue de la lutte qu"il allait affronter
à Golgotha. Ces hommes sont les mieux placés pour
comprendre sa lutte, précisément parce qu"ils sont
des hommes et que le Christ doit combattre son humanité.
Cependant, Moïse et Elie n"ont pas connu une lutte identique
dans leur expérience. Tous deux sont venus pour encourager
Jésus mais ils seront enrichis à leur tour par ce
contact avec le Sauveur du monde: ""Elie apprend à
connaître une gloire supérieure à celle
d"être enlevé sur un chariot…Moïse
comprend qu"il y a une fin plus sublime que celle
d"expirer…du baiser de
l"Eternel…""[15]Cet entretien sanctionnait
en même temps dans la conscience des disciples la
révélation qui, depuis huit jours, les remplissait
d"effroi: à savoir que le Christ devait mourir.

Remarquons bien l"attitude des disciples pendant
l"entretien. Dans un premier temps, ils dorment puis
s"éveillent, et entendent une partie de la discussion.
Quand l"entretien allait cesser, Pierre, désireux de
prolonger ce moment unique, s"enhardit et prend la parole. Il
s"offre à construire un abri. Sur cette terre, nous
pouvons connaître des moments qui sont comme des
îlots du ciel pour renouveler nos forces spirituelles. Mais
Pierre aurait voulu perpétuer cette présence
céleste. Il n"était pas prêt à passer
par l"ascension céleste d"Elie. Il fallait qu"il
redescendit dans la pleine et qu"il vit le Christ
crucifié. Et là, il pourrait désormais,
après avoir compris le sens de la croix, prétendre
vivre dans une atmosphère céleste. Nous pouvons
aspirer aux choses spirituelles mais il nous faut connaître
l"expérience de Pierre. Il s"est conformé à
l"ordre que Jésus avait donné avant même la
transfiguration, et qui concerne le renoncement à
soi-même (Luc 9: 23). Le Christ lui-même, tout au
long de sa vie, le réalisa.

Les
éléments du récit de la
transfiguration

  • 1. La montagne: l"Hermon ou le
    Thabor

Le motif de la montagne comme du reste celui de la
prière, annoncent une rencontre de Jésus avec le
divin. Joseph S. Excell, commentant le texte de Luc, montre que
""le simple titre employé par l"évangéliste
""la montagne"", le lieu, les huit jours, la blancheur; le tout
semble suggérer l"Hermon, la montagne la plus visible de
la Palestine, avec sa forte altitude. Cela donne la perspective
du Nord, de Césarée de
Philippe"".[16] D"autre part, le mont Thabor avec
son élévation de 1,929 pieds ou 588 m environ au
Sud-Ouest du lac de Galilée et 9 km Est de Nazareth,
constituait un emplacement traditionnel. Mais les
découvertes qui, au temps du Christ, parlèrent
d"une forteresse et d"un petit établissement, qui
couronnèrent le sommet de la montagne, rendent possible
que Jésus pouvait avoir trouvé là la
solitude dont parle Matthieu et Marc. Depuis, le Thabor n"est
plus longtemps sérieusement considéré comme
le lieu de la transfiguration. Il est généralement
identifié au mont Hermon, élevé à
9,166 pieds ou 2,794 mètres où les plus basses
pentes s"étendaient sur la ville de Césarée
de Philippe et dans le voisinage duquel le Christ et ses
disciples étaient connus pour avoir été
immédiatement avant la transfiguration (Mt. 16:
13).""[17]

Dans le voisinage de Césarée de Philippe
et du mont Hermon, Jésus était ""hors de
portée d"Hérode et de Caïphe"" et à une
distance des Pharisiens. C"était une région
où vivaient des Gentils, au-delà des limites de la
Galilée. Mais au pied du mont de la transfiguration, les
scribes et les rabbins se mêlaient à une foule de
gens, très probablement des Juifs, et visaient d"humilier
Jésus et ses disciples. Selon un groupe
d"auteurs,

""Il semblerait indiquer que la transfiguration eut lieu
en Galilée plutôt que dans un district païen de
Césarée de Philippe""[18]

Par ailleurs, suivant la visite de Césarée
de Philippe mais avant la transfiguration, Jésus et les
disciples parlaient comme voyageant vers le Sud, le long du
littoral du lac de Galilée (Mt. 15: 29), à au moins
48 kms du mont Hermon. Il est vrai que les commentateurs veulent
montrer que la transfiguration a eu lieu ou sur le Thabor ou sur
l"Hermon, mais aucun d"eux n"a pu aboutir à un
résultat objectif. Matthieu affirme que ""Jésus
les conduit à l"écart sur une haute
montagne""
, utilisant le même langage que Marc. Luc
dit simplement ""sur la montagne"". Ces textes de la
Bible ne nous autorisent à prendre aucune position. La
montagne n"étant pas nommée dans le Nouveau
Testament, il demeure encore des difficultés à
déterminer si c"est le Thabor ou l"Hermon. Ce que nous
savons est que l"événement eut lieu sur une
montagne.

En effet, les scènes sur les montagnes occupent
une place prédominante dans l"histoire de Jésus.
Quand tous étaient chez eux, il se rendit souvent sur la
montagne des Oliviers. La montagne de Galilée était
le lieu de rencontre après la résurrection. Il
mourut sur le mont Golgotha. Du versant d"une montagne, il monta
au ciel. Maintenant, pour ce bref moment, le lieu choisi est la
"" Sainte montagne"".

T. L. Donaldson, dans son ouvrage dénommé
""Jesus on the Mountain"", présente sa
théologie de la montagne[19]Après
avoir exposé son sujet et décrit sa méthode,
il examine les montagnes dans l"Ancien Testament, avec une
attention spéciale accordée au Sinaï / Horeb
(""la montagne de la restauration eschatologique""). Il
les trouva être des montagnes d"Alliance, associées
à des événements historiques, telle
l"élection divine du peuple de Dieu.

Dans la littérature juive du second Temple, Sion,
comme montagne à l"exemple du mont de la transfiguration,
exerçait une ascendance sur les autres montagnes, et
même sur le Sinaï qui demeure enraciné dans le
passé tandis que Sion non seulement continue d"attirer
l"attention sur des thèmes eschatologiques du
rassemblement d"Israël: le pèlerinage des nations,
l"intronisation de Yahvé, mais aussi s"y mêle
elle-même. D"autre part, le Sinaï
s"élève comme une montagne entre les autres
montagnes, en plus de Sion.

Dans la rédaction d"une partie de son livre,
Donaldson identifie six montagnes théologiquement
importantes dans l"Evangile de Matthieu.

1)- La montagne de la troisième tentation de
Jésus (4: 1-11).

2)- La montagne de l"enseignement où il
présenta le ""Sermon sur la Montagne"" (4:
23-8:11).

3)- La montagne où il nourrit quatre mille
personnes (15: 22-39).

4)- La montagne de la Transfiguration (17:
1-9).

5)- Le mont des Oliviers, où il délivra
son discours (Mt. 24-25).

6)- La montagne de la grande commission (28:
16-20).

Dans le développement de cette théologie
de la montagne, Donaldson admet un parallèle entre
Jésus et Moïse dans le récit de Matthieu de la
transfiguration et soutient qu"une présentation de la
filiation divine de Jésus dans le même compte-rendu
démontre l"importance principale d"une théologie
à propos de Sion dans les termes de Psaumes 2: 7,
interprété selon le verset 6 comme l"intronisation
de Jésus sur une montagne telle la montagne de Sion. En
bref, les parallèles avec Moïse sur le Sinaï
sont beaucoup plus nombreux qu"aucun autre avec un Fils Roi sur
le mont Sion. Ici, il est attribué à Jésus
toute l"autorité sur une montagne de Galilée: c"est
le don des nations comme héritage au Fils-Roi sur Sion
(Ps. 2: 6-8). Mais la comparaison entre Psaume 2 et Matthieu 28:
19 paraît tendue car le mot clé de Matthieu,
""autorité"", manque au texte du psaume.

  • 2. Les tentes

Dans l"événement de la transfiguration,
les disciples évangélistes rapportent
l"intervention de Pierre. Celui-ci semblait éprouver de la
joie au déroulement de cette scène si bien qu"il
fit une proposition à Jésus. Sa proposition n"est
certes pas claire. Que les disciples souhaitent camper dans ce
lieu pour jouir plus longtemps du spectacle, cela serait
incompréhensible. Mais pourquoi des ""tentes"" pour
Jésus, Moïse et Elie? Marc et Luc rapportent que
Pierre ne savait pas ce qu"il disait, et qu"il jugeait mal la
situation. Mais en quel sens?

Partes: 1, 2, 3

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