Las nuevas fronteras de la desigualdad. Hombres y mujeres en el mercado del trabajo (página 2)

La segunda percepción que emerge es la de la reiteración de las experiencias y los itinerarios singulares de las mujeres, de la reinvención permanente o de la imposibilidad de capitalizarlas. Esta percepción parece correcta aplicada al siglo XX cuando éste aún se encuentra aparentemente en sus balbuceos, pero también debe servir para alimentar, además, una reflexión sobre los escalafones de promoción posibles : tres generaciones de mujeres enseñantes acaban por dar lugar a un colectivo de politécnicas (Marry, 1995).

Lo que se perfila con mayor claridad, a mi modo de ver, es la gran estabilidad y, paradójicamente, el carácter enormemente relativo de la definición de lo masculino y lo femenino en el contexto del trabajo. Existen ámbitos de actividad fuerte y duraderamente naturalizados : la confección es cosa de mujeres ; el dominio de las técnicas de ingeniería es cosa de hombres. Pero en cuanto se examinan de manera detallada las tareas llamadas "femeninas", nada resulta ya evidente : numerosas tareas asociadas a la confección (corte, trabajo del cuero y de las pieles) se reservan a los hombres. De hecho, lo que se descubre es que, aparte de los grandes ámbitos de los que están excluidas las mujeres, las fronteras de lo masculino y lo femenino se encuentran en un constante proceso de elaboración. Los bastiones masculinos también acaban siendo conquistados progresivamente. Sin embargo, aunque las mujeres desplacen las fronteras, éstas se mueven a la vez que son franqueadas. Así, vemos cómo se modifica lo que se reconoce como valor o como utilidad social de las múltiples tareas que incluye el trabajo.

Este desplazamiento en general tiene lugar en detrimento de las mujeres : la introducción de una nueva técnica en un proceso de trabajo puede ser una baza favorable o puede "volverse" en contra de quienes la utilizan, según se trate de mujeres o de hombres (Baron, 1991). La fuerza de los discursos y de las prácticas organizativas resulta evidente en este caso. Al final acaba prevaleciendo una impresión de indefinición o de inaprehensibilidad de la cualificación o la profesionalidad escritas en femenino.

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