Monografias.com > Sin categoría
Descargar Imprimir Comentar Ver trabajos relacionados

Yasser Arafat Il Solitaire (página 3)



Partes: 1, 2, 3, 4, 5

Le cheik Ahmed Yassine, fondateur et leader spirituel du
Hamas, servait de lien entre l'aile armée et les services
d'entraide.

« En réponse á
l'assassinat de chaque dirigeant de notre mouvement, nous tuerons
100 sionistes au moins. Nous ne sommes pas effrayés par
les menaces d'assassinat, de destruction ou d'arrestations de
l'ennemi, et nous sommes décidés á
poursuivre la résistance jusqu'á la
libération de notre terre. »

extrait d'un communiqué (1er août 2002)

Niant á l'état hébreu le droit d'exister,
il vise á plus long terme sa destruction, suivie de la
création, á l'intérieur des
frontiéres israélo-palestiniennes, d'un état
palestinien islamique qui se poserait en leader du monde
arabo-musulman. Par son engagement en santé et en
éducation, il a su gagner la sympathie de nombreux
Palestiniens, principalement dans la bande de Gaza, plus pauvre
que la Cisjordanie. Ses agents sont particuliérement
actifs dans les mosquées et dans les organismes caritatifs
afin de recueillir des fonds et de recruter de nouveaux
membres.

L'organisation a multiplié les attaques sur les cibles
militaires et civiles israéliennes, mais aussi sur ses
rivaux politiques, notamment ceux du Fatah, et sur les
Palestiniens soupçonnés de collaboration avec
Israël, recourant aux enlévements, aux commandos, aux
assassinats et aux attentats á la bombe. Trés
active en 1996, l'organisation a intensifié son action
depuis septembre 2000, perpétrant les attentats-suicides
les plus meurtriers. Selon les estimations, le Hamas compte de
750 á 1200 membres et jouit de l'appui de dizaines de
milliers de sympathisants. L'Iran serait l'un de ses principaux
commanditaires, mais son financement provient également de
Palestiniens vivant á l'étranger et de sources
privées d'Arabie saoudite et d'autres pays arabes. Le
Hamas recueille aussi des fonds en Amérique du Nord et en
Europe occidentale.

« Que c'est beau de tuer et
d'être tué, non pas d'aimer la mort mais de se
battre pour la vie, de tuer et d'être tué pour les
vies de la génération
suivante. »

Mohammad al-Ghoul,
auteur d'un attentat-suicide perpétré en juin 2002,
revendiqué par le Hamas

Le Djihad islamique

« Notre djihad se
poursuivra

et d"autres coups seront infligés á l"ennemi
sioniste. »

communiqué émis aprés un attentat commis en
octobre 2001

Plus petit que le Hamas mais encore trés actif, le
Djihad islamique est responsable de plusieurs attentats sanglants
perpétrés en Israël et dans les territoires
occupés depuis la fin des années 80. Comme son nom
l'indique, le groupe méne une guerre sainte
destinée á fonder un état islamique passant
par la destruction de l'« état sioniste »
et le départ des
« infidéles » juifs. S'inscrivant
dans la mouvance islamique qui émergeait alors dans la
région, le groupe fut fondé en égypte
á la fin des années 70 par des étudiants
palestiniens. Insatisfaits, ils avaient quitté les
Fréres musulmans, qui plaçaient, selon eux,
l'unité arabe avant la libération de la
Palestine.

 

L'attentat á la bombe dans une pizzeria de
Jérusalem-Ouest, en 2001, a été
revendiqué par le Djihad islamique mais également
par le Hamas.

« Cette opération
héroïque, qui prouve que nos vaillants combattants
peuvent franchir les barrages de sécurité
sionistes, est une riposte aux crimes de l"ennemi et ses
massacres commis

contre notre peuple désarmé. »

communiqué du 1er octobre 2001

Quoique d'appartenance sunnite, le groupe fut influencé
par la révolution chiite iranienne de 1979, qui amena au
pouvoir des hommes de religion, le premier modéle du genre
dans le monde islamique. Proche des responsables
anti-israéliens de l'assassinat du président Anour
al Sadate, en 1981, le groupe fut expulsé du pays. Il
s'implanta dans la bande de Gaza, oú il commença
alors véritablement son action. Le meurtre d'un militaire
israélien, survenu á Gaza en 1987, quelques mois
avant la premiére Intifada, est le premier attentat qui
lui est attribué. Les dirigeants du groupe furent
expulsés vers le Liban, oú ils renforcérent
leurs liens avec l'Iran, dont ils partagent davantage
l'idéologie que le Hamas et le Hezbollah libanais.

Opposés aux états-Unis et á ses
alliés occidentaux comme arabes, les dirigeants du groupe
croient que la solution du conflit trouve sa réponse dans
la confrontation armée. Formée de factions
divisées en cellules, l'organisation concentre son action
sur les attentats, sans jouer de rôle politique et social,
comme peut le faire son rival, le Hamas. Opposé aux
accords d'Oslo, le Djihad a saboté les efforts
reliés au processus de paix en perpétrant de
nombreux attentats dans les années qui ont suivi
l'entente. Plus récemment, il a notamment
revendiqué l'attentat-suicide qui a fait 16 morts dans une
pizzeria de Jérusalem-Ouest, en août 2001.
Depuis l'assassinat du dirigeant Fathi Chakaki, en 1995,
prétendument par des agents des services secrets
israéliens, le Djihad islamique est mené par
Ramadan Abdullah Shallah. Le groupe reçoit un soutien
financier de l'Iran et une assistance de la Syrie.

Le Front populaire de libération de la Palestine

« Nous demandons aux Arabes de
frapper les intérêts américains, car les
états-Unis participent á l'extermination du peuple
palestinien. »

Maher Taher, porte-parole du FPLP (août 2001)

En 1967, aprés la défaite arabe face aux
Israéliens lors de la guerre des Six Jours, Georges
Habache fonde le Front de libération de la Palestine
(FPLP), issu du Mouvement nationaliste arabe. Antisioniste et
anti-occidental, ce groupe radical combine le nationalisme arabe
avec une idéologie d'influence marxiste-léniniste.
Son objectif consiste á détruire Israël mais
aussi á éliminer toute influence occidentale de la
région. Particuliérement actif sur la scéne
internationale dans les années 60 et 70, le FPLP adopte
alors la stratégie des détournements d'avion pour
faire connaítre sa cause. Le détournement
simultané de trois avions, en 1969, constitue l'un de ses
gestes d'éclat les plus connus.

En août 2001, l'armée israélienne
procéde á l'assassinat d'Abou Ali Mustapha, chef du
FPLP, lui attribuant la responsabilité de plusieurs
attentats.

Les déchirements idéologiques ménent
rapidement á la scission du groupe. Dans les années
70, il était la deuxiéme force de l'OLP,
aprés le Fatah. Alors que le groupe de Yasser Arafat
tentait de rallier les pays arabes á sa cause, le FPLP
trouvait leurs dirigeants trop apathiques et cherchait
plutôt á s'attirer le soutien de l'URSS et de la
Chine. À l'aube des années 1980, il modifie sa
stratégie pour se concentrer sur des cibles
israéliennes et arabes modérées. Il perd peu
á peu son influence au profit du Hamas, mais rejette lui
aussi les accords de paix d'Oslo, conclus en 1993, et se retire
de l'OLP. Aprés avoir boycotté les élections
de 1996, le FPLP accepte, trois ans plus tard, de
reconnaítre l'Autorité palestinienne, qui assume le
pouvoir exécutif dans les territoires occupés.
Aujourd'hui, le FPLP en fait partie.

En 2000, Abou Ali Mustapha succéde au fondateur, un
changement perçu comme un retour aux années plus
radicales. Il est assassiné par l'armée
israélienne en août 2001. Quelques semaines
plus tard, des membres du FPLP tuent le ministre israélien
Rehavam Zeevi pour venger la mort de leur chef. Depuis, c'est
Ahmad Saadat qui tient les rênes du groupe. Basé
á Damas, en Syrie, le FPLP est également actif en
Israël, dans les territoires occupés et au Liban. Il
reçoit une aide logistique de son « pays
hôte ». Ses membres sont évalués
á 800.

Le Front démocratique de libération de la
Palestine

« Les attaques contre les postes
militaires, contre la présence coloniale dans les
territoires palestiniens occupés sont plus efficaces.
[…] Elles portent des coups aux symboles de la
colonisation israélienne. Notre but n'est pas de
défaire l'armée israélienne.
[…]

Pour nous, il n'est pas question d'essayer de faire
disparaítre l'état
d'Israël. »

Daoud Talhami, membre du bureau politique du FDLP,
dans une entrevue accordée á
L'Humanité, en août 2001

Cinq militants du FDLP ont trouvé la mort dans
l'explosion de leur véhicule, dans un attentat
attribué á l'armée israélienne, en
avril 2001.

Le Front démocratique de libération de la
Palestine (FDLP), naít de la scission du FPLP, en 1969.
D'idéologie marxiste-léniniste, le groupe croit que
la libération du peuple palestinien viendra d'une
révolution populaire. À plus long terme, il croit
que les monarchies arabes doivent être renversées.
Opposé au processus de paix, le FDLP méne, dans les
années 1970, des attentats á la bombe et d'autres
attaques en Israël et dans les territoires occupés.
En 1988, on attribue au groupe l'attaque perpétrée
contre la voiture d'Ariel Sharon, alors ministre de l'Industrie
et du Commerce. Par la suite, le groupe méne surtout des
opérations sporadiques aux frontiéres
israéliennes.

Au début des années 1990, le FDLP se divise lui
aussi, une faction réintégrant les rangs de
l'Organisation de libération de la Palestine (OLP),
l'autre devenant plus radicale. D'abord opposé aux accords
d'Oslo, le groupe finit par en accepter le principe. Un de ses
représentants s'est même joint á la
délégation palestinienne présente lors des
négociations de Camp David, aux états-Unis, peu
avant le déclenchement de la deuxiéme Intifada, en
2000. S'opposant aux attentats-suicides et au culte du martyre,
le FDLP privilégie les attaques contre les postes
militaires. À titre d'exemple, en août 2001,
un commando du FDLP a abattu trois soldats israéliens
postés á proximité d'une colonie juive, dans
le sud de la bande de Gaza. Il s'agissait de la premiére
opération du genre contre une position militaire
israélienne depuis le début de l'Intifada.

« Ces opérations de
résistance mettent en lumiére le caractére
colonial de la présence israélienne en Cisjordanie
et dans la bande de Gaza, et replacent le conflit dans son
contexte réel, c'est-á-dire une lutte de
résistance populaire contre un occupant et non un conflit
ethnique ou religieux. »

Daoud Talhami, membre du bureau politique du FDLP,
dans une entrevue accordée á
L'Humanité

Fondé et dirigé par Naif Hawatmeh, le FDLP est
principalement actif dans les territoires palestiniens, en Syrie,
oú il est basé, et au Liban. Il recevrait une
certaine aide financiére et militaire de ces deux
pays.

La superficie de l'état d'Israël est de
20 325 km2 (41 fois l'íle de
Montréal). Il faut également compter les
territoires occupés : le Golan, annexé en
1981, (1150 km2), la Cisjordanie
(5879 km2, dont 4 % font partie de
l'Autorité palestinienne depuis 1995), la bande de Gaza
(378 km2, dont 336 km2
font partie de l'Autorité palestinienne et
42 km2 ont été
réservés pour des colonies juives), et
Jérusalem-Est, qui a été annexée en
1967.

Depuis le 31 juillet 2000, le chef d'état est le
président Moshé Katzav (du Likoud, parti de
droite). Mais la plupart de ses pouvoirs sont symboliques, les
véritables pouvoirs étant détenus par le
premier ministre. Depuis les élections du 6 février
2001, le premier ministre est lui aussi issu de cette formation
politique. Ariel Sharon a remporté  les
élections avec plus de 20 points d'écart sur le
premier ministre sortant, Ehud Barak, qui avait
déclenché des élections
anticipées.

Chronologie des événements qui ont
mené á la fondation de l'état juif

Bien que l'état israélien ait été
créé le 14 mai 1948, son histoire moderne
remonte aux débuts du mouvement sioniste fondé, en
1897, par Théodore Herzl au congrés de Bâle,
en Suisse. Quelque 200 délégués juifs
d'Europe, d'Afrique du Nord, d'Amérique et d'ailleurs y
signent l'acte de naissance d'Israël.

Les sionistes souhaitent la Palestine comme lieu du futur
foyer national des Juifs. Mais cette terre appartient au sultan
de Constantinople et lui seul peut l'accorder. Les dirigeants du
mouvement sioniste s'emploient á persuader la Sublime
Porte de « restituer » la Palestine aux
Juifs. Ils proposent même de l'acheter. Dans les
années qui suivent, plusieurs territoires d'accueil sont
envisagés pour le futur état des Juifs :
Chypre, le Sinaï, une colonie juive en égypte.

Le secrétaire d'état aux Colonies de
Grande-Bretagne, Joseph Chamberlain, propose formellement
l'Ouganda (en Afrique orientale). L'offre est de taille. Pour la
premiére fois dans l'histoire du judaïsme, un
état souverain accepte d'apporter une solution politique
á la question juive. Aux yeux de certains, le lieu du
futur foyer national importe peu. Si la Palestine n'est pas
disponible, l'Ouganda ferait l'affaire. Mais pour plusieurs, dont
Chaïm Wizmann, qui sera le premier président
israélien, et David Ben Gourion, futur premier ministre de
l'état, c'est en Palestine, berceau du judaïsme, que
les Juifs doivent se rassembler.

À la veille de la Premiére Guerre mondiale, la
Palestine compte 590 000 habitants, dont
57 000 Juifs.

Le 2 novembre 1917, Lord Arthur James Balfour,
secrétaire d'état aux Affaires
étrangéres de Grande-Bretagne, annonce que Londres
« envisage favorablement l'établissement en
Palestine d'un foyer national pour le peuple juif »,
ce qui encourage l'immigration juive, soutenue par le Fonds
national juif.

Au lendemain de la Premiére Guerre
mondiale, la Société des Nations confie á la
Grande-Bretagne un mandat sur la Palestine pour aider les Juifs
á « reconstituer leur foyer national dans ce
pays ». Les Juifs continuent á s'implanter sur
des terres rachetées á bas prix par le Fonds
national juif. Bénéficiant de l'aide
financiére de la diaspora et d'une bonne formation, les
colons juifs sont soudés par leur volonté de faire
fructifier la Terre promise des Hébreux. La fracture avec
les Arabes palestiniens s'agrandit au fur et á mesure
qu'augmente le niveau de vie des colons et que s'accroít
leur nombre.

1920 – La Conférence de San Remo confirme la
déclaration Balfour.

1922 – Premiére révolte arabe et premier Livre
blanc britannique, qui exclut l'idée d'un état
juif.

1927 – Création de l'Agence juive chargée de
l'émigration des Juifs en Palestine.

1929 – La violence entre Juifs et Arabes devient
systématique.

1933 – Adolf Hitler
prend le pouvoir en Allemagne et l'immigration des Juifs
européens, fuyant les persécutions nazies,
s'accélére.

1936 – Début d'une révolte
générale des Arabes contre les Juifs. Ces derniers
organisent leur milice d'autodéfense, la Haganah. Aux
attentats arabes contre les colonies juives répondent les
attentats perpétrés contre la population arabe par
l'Irgoun, organisation clandestine sioniste extrémiste.
À partir de 1939, les actions terroristes de l'Irgoun sont
également dirigées contre les fonctionnaires
britanniques.

1937 – La Grande-Bretagne propose une partition de la
Palestine, ce que refusent les sionistes.

1939 – Le gouvernement britannique publie un Livre blanc
interdisant l'achat de terres par les Juifs et limitant
l'immigration á 75 000 personnes sur cinq ans.
Une immigration illégale est alors organisée et la
Haganah recourt á son tour au terrorisme.

1947 – L'affaire de l'Exodus marque le début d'un
conflit ouvert entre Juifs et Britanniques. Le bateau Exodus,
transportant des Juifs vers la Palestine, est repoussé
devant les côtes palestiniennes par la marine britannique.
La Grande-Bretagne décide de se retirer de la
région et confie la question de l'avenir de la Palestine
aux Nations unies.

Le 28 avril, l'Assemblée générale de
l'ONU charge une
commission d'enquête spéciale de lui faire des
recommandations. Le United Nations Special Committee on Palestine
(UNSCOP) est composé de représentants de
11 états « non directement
concernés » (Australie, Canada, Guatemala,
Inde, Iran, Pays-Bas, Pérou, Suéde,
Tchécoslovaquie, Uruguay,
Yougoslavie). L'UNSCOP remet ses conclusions en septembre et
recommande la création de deux états en
Palestine.

Le 29 novembre 1947, l'ONU vote un plan de partage.
Trente-trois pays votent pour, 13 contre et 10 pays
s'abstiennent. Le plan prévoit un régime de tutelle
internationale pour Jérusalem (100 000 Juifs et
105 000 résidents arabes), garantit les droits
des minorités et les droits religieux, y compris le libre
accés aux Lieux saints et leur préservation. Le
plan prévoit également l'union économique
entre les deux états : union douaniére,
systéme monétaire commun, administration unique des
principaux services, accés égal aux eaux et sources
d'énergie.

Le plan est accepté par les dirigeants sionistes, mais
refusé par les Arabes palestiniens et par les états
membres de la Ligue arabe. Les combats s'intensifient entre les
deux communautés.

15 mai 1948 – Le mandat britannique prend fin. Le même
jour, David Ben Gourion proclame l'indépendance de
l'état d'Israël. La proclamation dit :
« En tant que membres du conseil national
représentant le peuple juif en Palestine et le mouvement
sioniste mondial, nous nous sommes réunis solennellement
en ce jour de l'expiration du mandat britannique sur la Palestine
pour proclamer l'établissement d'un état juif en
Terre sainte, lequel portera le nom d'Israël
conformément aux droits naturels et historiques du peuple
juif et á une résolution de l'Assemblée
générale des Nations unies. »

LES PALESTINIENS

« Je demande personnellement, en
mon nom et au nom de mon peuple, au Canada et au premier ministre
Jean Chrétien, qui est du fond de mon cÅ“ur
mon ami, d'agir rapidement pour sauver la Paix des braves que
j'ai signée avec mon partenaire Yitzhak
Rabin. »

Yasser Arafat, dans une
entrevue publiée dans La Presse du 10 août
2002

Début de la deuxiéme Intifada

En juillet 2000, l'impasse des discussions de Camp David, aux
états-Unis, a exacerbé les tensions
déjá palpables entre Israéliens et
Palestiniens. Ces derniers ont alors l'impression qu'on exige
d'eux trop de concessions, alors que c'est Israël qui occupe
leurs territoires. C'est dans ce contexte que survient, en
septembre, la visite du leader du Likoud, Ariel Sharon, sur
l'esplanade des Mosquées, á Jérusalem-Est.
Les Palestiniens perçoivent son geste comme une
véritable provocation. Les premiers affrontements
éclatent le jour même : la deuxiéme
Intifada vient de commencer. Aux pierres lancées par les
Palestiniens répondent les coups de feu des soldats de
Tsahal. C'est rapidement au tour de la Cisjordanie et de Gaza de
s'embraser. Au fil des jours, les accords de cessez-le-feu se
multiplient sans être respectés sur le terrain. Les
esprits s'échauffent, comme le démontre cette foule
qui bat a mort deux soldats israéliens, á Ramallah,
á la mi-octobre 2001. Aprés des semaines puis des
mois de conflit, même les plus modérés se
radicalisent. Un an et demi aprés le début du
soulévement, la deuxiéme Intifada est
déjá plus meurtriére que la premiére,
qui avait pourtant duré quelques années.

« Notre peuple poursuivra
l'Intifada Al-Aqsa jusqu'á ce que nous hissions le drapeau
palestinien sur chaque mosquée, sur chaque église
et sur les murs de Jérusalem. »

Yasser Arafat, 29 mars 2001, au lendemain de la premiére
opération militaire d'envergure lancée par Ariel
Sharon contre les Palestiniens

Le 30 septembre 2000, á Gaza,
Mohammad al-Doura, âgé de 12 ans, est tué par
des tirs israéliens. Il meurt dans les bras de son
pére, qui n'a pas réussi á le
protéger. Ces images captées par un
caméraman feront le tour du monde et souléveront la
colére des Palestiniens. L'enfant, qui a malgré lui
payé de sa vie le combat avec les Israéliens,
devient aussitôt un symbole pour les siens. La
télévision nationale palestinienne diffuse et
rediffuse quotidiennement les images de sa mort. Le jeune
al-Doura sera l'un des nombreux enfants victimes des
affrontements.


« Cela a été son
sacrifice pour notre patrie,

pour la Palestine. »

la mére du
jeune Mohammad al-Doura

Extrémisme palestinien

« Seul le djihad est capable
d'assurer la victoire

en Palestine. »

extrait d'un communiqué du Hezbollah, le 2 mars 2002

le cheikh Ahmed Yassine, fondateur du Hamas

Refusant de reconnaítre á Israël le droit
d'exister, les extrémistes palestiniens islamistes
continuent de s'opposer farouchement au processus de paix et
alimentent l'escalade de la violence en commettant de sanglants
attentats. Pour eux, seule la guerre sainte fera triompher les
droits des Palestiniens. Ils prônent la création
d'un état palestinien fondé sur l'islam. La
normalisation des relations avec l'état hébreu
n'est même pas une option envisageable. Les dirigeants
islamistes voudraient répéter l'exploit du
Hezbollah libanais. (Pendant les 22 ans d'occupation
israélienne au Liban, ce groupe armé a
infligé á l'état hébreu de lourdes
pertes en vies humaines. Le 24 mai 2000, Tsahal évacuait
ses troupes du sud du Liban, un geste interprété
comme une victoire du Hezbollah face á la puissante
armée israélienne.

Le terrorisme palestinien n'est pas que religieux

Certains groupes armés ne sont toutefois pas
islamistes. C'est le cas des Brigades des martyrs Al-Aqsa
(proches du Fatah de Yasser Arafat), en voie de devenir le fer de
lance de la résistance palestinienne. Il s'agit d'un
groupe laïc dont les actions reposent sur des motivations
politiques et non religieuses. Elles ont été mises
sur pied pour venger les Palestiniens morts au cours des
affrontements survenus prés de la mosquée Al-Aqsa,
sur l'esplanade des Mosquées, á
Jérusalem-Est, au début de l'Intifada de septembre
2000.

Se tuer au nom d'Allah ou de la patrie

Traditionnellement, les kamikazes se tuaient au nom de leur
religion. Fait nouveau, les groupes armés laïcs
revendiquent de plus en plus des attentats-suicides, se
sacrifiant pour une patrie qu'ils voudraient voir
exister.

Rapidement, les groupes palestiniens ont imposé la
stratégie des attentats-suicides, qui se sont
multipliés par dizaines au fil des mois. Ces attentats,
toujours menés contre des innocents dans des lieux publics
israéliens, sont actuellement le pire ennemi de tous les
processus de paix intervenus dans la région.

Immanquablement, quand apparaít une perspective de
paix, si mince soit-elle, un attentat-suicide est commis. Les
chefs n'éprouvent aucun mal á recruter des
militants prêts á donner leur vie contre
Israël.

D'oú partent les attentats-suicides?

Depuis le début de l'Intifada, des dizaines
d'attentats-suicides ont été
perpétrés. Plusieurs des groupes qui les
organisent, comme le Hamas et le Djihad islamique, ont leurs
bases dans la bande de Gaza. Cependant, les militants qui les ont
commis sont tous partis de Cisjordanie. Aucun n'est venu de la
bande de Gaza, déjá clôturée par
Israël. C'est ce qui explique la décision
d'Israël de construire un mur de huit métres de haut
pour isoler la Cisjordanie de la même façon.

Un jour, c'est un chauffeur d'autobus qui fonce sur une foule
d'Israéliens. Un autre jour, un Palestinien bardé
de dynamite fait une vingtaine de morts dans une foule
massée á l'entrée d'une discothéque
de Tel-Aviv. Autre exemple parmi les attentats meurtriers, celui
perpétré dans une pizzeria située en plein
cÅ“ur de Jérusalem. Ce sont principalement le
Hamas, le Djihad islamique, le Front de libération de la
Palestine (FPLP) ou même la Brigade des martyrs d'Al-Aqsa
qui les revendiquent, légitimant chaque fois leurs gestes
par les derniéres représailles
israéliennes.

 

Les groupes palestiniens adoptent également la
stratégie des attentats á la voiture
piégée contre les Israéliens. Ce type
d'attaque est généralement revendiqué par le
FPLP et le Djihad islamique. Des véhicules chargés
d'explosifs sont stationnés devant des rues passantes ou
devant des cibles militaires; la détonation est
activée á distance ou á retardement.

« Que c'est beau de tuer et d'être
tué, pas d'aimer la mort mais de se battre pour la vie, de
tuer et d'être tué pour les vies de la
génération suivante. »

Mohammad al-Ghoul, auteur d'un attentat-suicide
perpétré en juin 2002

Dans le but de mettre un terme aux attentats, l'état
hébreu procéde á l'assassinat ciblé
de dizaines d'activistes et de responsables palestiniens,
exacerbant un peu plus la colére des Palestiniens, qui
crient chaque fois vengeance. Lorsque le chef du Front populaire
de libération de la Palestine (FPLP), Moustapha al Zibri
(mieux connu sous le nom d'Abou Ali Moustapha), est tué,
la tension est á son comble. C'est la premiére fois
qu'Israël s'en prend directement au chef d'une faction de
l'OLP. Pour se venger, des militants du FPLP assassinent,
á la mi-octobre 2001, le ministre israélien du
Tourisme, Rehavam Zeevi, un ministre radical. Le conflit atteint
alors de nouveaux sommets.

Le culte du martyr

Les militants qui se sacrifient pour la cause palestinienne
sont en grande majorité des hommes dans la vingtaine ou un
peu plus jeunes. Mais des femmes et des adolescents se sont aussi
convertis en kamikazes. La plupart sont affiliés aux
groupes islamiques armés du Hamas et du Djihad islamique.
Ils sont souvent recrutés dans des écoles, des
mosquées et d'autres institutions religieuses. Ceux qui se
tuent au nom d'Allah croient que leur sacrifice leur garantira
une place d'honneur au paradis. De tels ennemis, qui ne reculent
devant rien, pas même devant leur propre mort, sont
difficiles á contrôler par Israël. Fait
troublant, nombreux sont les enfants qui disent avoir hâte
d'atteindre l'âge oú ils pourront, á leur
tour, devenir martyrs.

Ceux qui meurent sous les balles israéliennes ou dans
des attentats-suicides deviennent des héros aux yeux de la
population palestinienne. Des milliers de personnes participent
aux processions lors des funérailles. Au milieu des tirs
des fusils, la foule transporte
á bout de bras le corps du défunt, enveloppé
dans le drapeau palestinien. Le visage est laissé á
découvert, afin d'ajouter au drame.

« Je serai le prochain martyr. […] Je
réduirai leurs corps et leurs os en miettes afin qu'ils
connaissent le goût de la mort. […] Nous
tuerons les sionistes, les occupants, en l'honneur des martyrs,
en l'honneur

 « Crimes contre
l'humanité »

« Les attentats á
l'endroit de civils violent les principes fondamentaux de
l'humanité définis par le droit humanitaire
international. »
Amnistie
internationale

« Crimes contre l'humanité »,
« crimes de guerre », voilá comment
Amnistie internationale qualifie les attentats-suicides et les
autres formes d'attaques palestiniennes á l'endroit de
civils israéliens. Généralement plus encline
á critiquer Israël, l'organisation dénombre
128 attaques dans lesquelles ont péri au moins 350 civils,
dont 60 enfants, depuis septembre 2000. Ces attaques sont des
attentats-suicides, des attentats á la bombe, des
fusillades ou des attaques á l'arme blanche.

La population palestinienne

« Sharon, Sharon, tu auras notre
réponse. »

phrase scandée par des milliers de Palestiniens qui
participaient aux obséques d'une femme et de ses trois
enfants, tués á Ramallah, en mars 2002

Avant même la reprise des hostilités, en
septembre 2000, les Palestiniens se sentent lésés
par la colonisation juive (qui s'est étendue depuis la
signature des accords d'Oslo, en 1993), par l'occupation
israélienne de certains de leurs territoires et par le
probléme des réfugiés palestiniens. Les
représailles israéliennes, notamment les incursions
militaires dans les territoires et même dans des camps de
réfugiés, ainsi que les bombardements, qui font des
victimes parmi les civils, cimentent l'appui de la population
palestinienne aux combattants islamistes, perçus comme des
groupes de résistance armée face á
l'occupation étrangére.

Les organisations humanitaires dénoncent les
opérations israéliennes. L'organisation
Médecins sans frontiéres soutient pour sa part
qu'on empêche les services d'urgence et le personnel
médical de secourir les blessés dans les
territoires palestiniens. Selon les organisations palestiniennes,
le tiers des victimes palestiniennes ont moins de 18 ans.

 

Opération
« Rempart »

Entre le 29 mars et le 10 mai 2002, peu aprés un
attentat ayant fait 22 victimes á Netanya, l'armée
israélienne lance l'opération
« Rempart ». Il s'agit de la plus vaste
offensive en Cisjordanie depuis juin 1967. Les troupes de Tsahal
occupent notamment Jénine, Bethléem, Ramallah et
Naplouse. Les journalistes se voient refuser l'accés
á certains sites.

Jénine

Les troupes israéliennes pénétrent entre
autres dans le camp de réfugiés de Jénine,
ville qu'elles considérent comme le sanctuaire du
terrorisme palestinien. Entre le 3 et le 12 avril, Tsahal et les
militants palestiniens se livrent une lutte acharnée, au
cours de laquelle Israël perd une vingtaine d'hommes et
soutient avoir tué quelques dizaines de terroristes. Les
Palestiniens alléguent plutôt que quelque 500
personnes ont été tuées au sein de la
population, et ils accusent les Israéliens de
massacres.

Selon l'Office de secours
aux réfugiés palestiniens (UNRWA), les
autorités israéliennes ont empêché les
sauveteurs d'accéder au camp, oú des
résidents ont été ensevelis vivants sous des
immeubles effondrés, et ont fermé l'entrée
aux engins de déblaiement. L'envoi d'une équipe
d'établissement des faits de l'ONU (résolution 1404
du Conseil de sécurité de l'ONU, qui découle
de l'initiative du secrétaire général des
Nations unies, Kofi Annan) se heurte au report, puis au refus
catégorique d'Israël. Menant leur propre
enquête, les organisations de défense des droits de
la personne parlent de violations des droits de la personne, de
crimes de guerre et d'utilisation de boucliers humains.

« C'est comme si on était
dans une zone de séisme, mais cela apparaít
á la fois encore plus terrible et plus affreux. C'est
presque incroyable que cela ait pu être fait par des
êtres humains. »

Pour nuire á la liberté de mouvement des
combattants palestiniens, les Israéliens multiplient les
points de contrôle et les bouclages de villes,
perçus par les Palestiniens comme des humiliations
supplémentaires. Ces mesures de sécurité ont
été la source de plusieurs incidents, dont certains
mortels. Contraintes d'accoucher sur les lieux, plusieurs femmes
enceintes, par exemple, ont perdu leur bébé. Se
disant victimes d'abus de la part des soldats, les Palestiniens
réclament l'arrivée de forces internationales pour
les protéger.

L'économie palestinienne exsangue

Depuis le début de la deuxiéme Intifada, en
2000, le niveau de vie des Palestiniens a atteint un creux sans
précédent. La circulation des marchandises et des
matiéres premiéres est elle aussi entravée.
Selon l'ONU, le bouclage des territoires palestiniens cause des
pertes quotidiennes estimées á 11 millions de
dollars américains par jour et provoque la perte de
dizaines de milliers d'emplois. Avant le début de la
crise, en septembre 2000, quelque 125 000 Palestiniens
travaillaient en territoire israélien. La crise maintient
ainsi les Palestiniens dans un chômage endémique
(plus de 50 %) et dans des conditions économiques
difficiles. Ainsi, prés de 65 % des familles vivent
sous le seuil de la pauvreté, et 4 foyers sur 10
reçoivent moins de 200 $ par mois. L'Autorité
palestinienne a quant á elle cessé de verser les
salaires. Par ailleurs, dans l'ensemble, le coût
des soins aux blessés de même que les dommages
occasionnés aux édifices totaliseraient plusieurs
centaines de millions de dollars américains. Pour
reconstruire, l'injection de un demi-milliard de dollars sera
nécessaire.

600 millions retenus par Israël

Fin juillet 2002, aprés une opération militaire
trés critiquée par la communauté
internationale, Israël a annoncé une série de
mesures destinées á améliorer le niveau de
vie de la population palestinienne. Le gouvernement Sharon s'est
engagé á dégeler une partie de la somme de
600 millions de dollars destinée á
l'Autorité palestinienne. Retenus depuis janvier 2001, ces
revenus fiscaux proviennent principalement des taxes et des
droits de douane prélevés sur les produits
importés dans les territoires palestiniens, mais devant
passer par Israël. L'état hébreu accepte cette
mesure, á condition que cette somme serve á aider
les Palestiniens qui en ont besoin et non á financer les
attentats.

Problémes de malnutrition

Selon une étude de l'Agence américaine pour le
développement international (USAID) achevée en
juillet 2002, 30 % des enfants palestiniens de moins de 6
ans souffrent de malnutrition. Cette proportion n'était
que de 7 % en 2000. Prés de la moitié d'entre
eux et la moitié des femmes en âge de
procréer souffrent d'anémie, allant de faible
á modérée. Environ la moitié de la
population dépend de l'aide alimentaire pour couvrir ses
besoins quotidiens. L'étude a été
menée auprés de 1000 Palestiniens de Gaza et de
Cisjordanie.

Dissidence chez les Palestiniens

Si les opérations militaires israéliennes
justifient, selon plusieurs Palestiniens, les attentats-suicides,
certaines voix dissidentes émergent, comme en fait foi une
lettre signée par une cinquantaine d'intellectuels
palestiniens, publiée dans le journal Al Quds,
en juin 2002. Et ceux qui s'opposent aux attentats sont toutefois
souvent perçus comme des traítres.

« Les attentats-suicides
intensifient la haine et agrandissent le fossé entre les
peuples palestinien et israélien. […] Ces explosions ne
contribuent pas á la liberté et á
l'indépendance. Au contraire, ils donnent de la force aux
ennemis de la paix du côté israélien et
fournissent au gouvernement Sharon un prétexte pour
continuer sa guerre brutale contre notre
peuple. »

extrait de la lettre

Mis au point en août 2002 par le ministre
israélien de la Défense, Binyamin Ben Eliezer, et
le ministre palestinien de l'Intérieur, Abdelrazak
al-Yahya, un nouveau plan de retrait est déjá
contesté par les extrémistes palestiniens, mais
aussi par une partie des Israéliens. Selon les termes de
l'accord, les forces de l'ordre palestiniennes auront la
responsabilité de préserver le calme dans les
secteurs évacués par l'armée
israélienne et d'empêcher qu'ils ne servent de base
arriére á des attaques. Lorsque les violences
auront diminué, l'armée pourrait se replier sur ses
positions d'avant septembre 2000.

Yasser Arafat entre l'arbre et l'écorce

Le vieux dirigeant palestinien se retrouve coincé entre
l'insatisfaction des Palestiniens et les exigences de
l'état hébreu - et de son allié
américain - en matiére de
sécurité. Ces derniéres années,
Arafat a été accusé par les siens, groupes
extrémistes en tête, de faire trop de concessions
aux Israéliens. De l'autre côté, Israël
l'accuse de rester inactif devant le terrorisme palestinien, et
même d'encourager la violence. Même s'il condamne les
attentats perpétrés par des Palestiniens, c'est
lui, et non les extrémistes, que le gouvernement Sharon
blâme pour la tournure des événements.
Certains observateurs font valoir qu'il lui est difficile de
contrôler les franges extrémistes, d'autres arguent
qu'il n'a pas fait preuve de suffisamment de fermeté. Un
exemple : quelques jours aprés le début des
affrontements, l'Autorité palestinienne libérait la
majorité des détenus du Hamas, un geste vivement
condamné par Israël.

« Nous devons les frapper. Nous
devons leur infliger des pertes sévéres et ils
comprendront qu'ils ne peuvent continuer á utiliser la
terreur et á réaliser leurs objectifs
politiques. »

Ariel Sharon, 5 mars 2002

L'affaire du cargo Karine A

À peine 2002 est-elle amorcée qu'une nouvelle
épine s'enfonce dans le pied du leader palestinien :
l'affaire du cargo Karine A. Les autorités
israéliennes interceptent dans les eaux de la mer Rouge un
cargo rempli de 50 tonnes d'armes. Le gouvernement
israélien affirme que le chargement provient d'Iran et
qu'il est destiné á l'Autorité
palestinienne. Yasser Arafat nie toute implication et finira par
rejeter la responsabilité sur le Hezbollah libanais.
L'affaire est trés mal vue á Washington, qui,
á partir de ce moment, soutient davantage Israël.

Quant au président de l'Autorité palestinienne,
le gouvernement israélien le déclare
« hors jeu », refusant désormais de
le voir comme un interlocuteur valable. Plusieurs options ont
été envisagées par le gouvernement
israélien pour se débarrasser de Yasser Arafat.
Tout d'abord, on tenta de l'isoler en détruisant son
réseau de communication et son quartier
général de Ramallah. Puis Israël et George W.
Bush, qui refusent de le reconnaítre comme un
interlocuteur de paix, exigérent, pour poursuivre les
pourparlers de paix, qu'il partage son pouvoir, ce qui fut fait
avec la nomination de Mamoud Abbas comme premier ministre de
l'Autorité palestinienne. Ce dernier démissionna
toutefois de ses fonctions quatre mois plus tard. À court
de solution, le gouvernement Sharon décida, en septembre
de 2003, de l'exiler et même de l'assassiner. Le
tollé provoqué chez les Palestiniens et dans la
communauté internationale par cette déclaration
força Israël á se rétracter.

« M'expulser? Je mourrai
ici. »

Yasser Arafat, 6 juin 2002

MAHMOUD
ABBAS

En choisissant Mahmoud Abbas pour succéder á
Yasser Arafat, les Palestiniens ont fait le choix du dialogue
avec Israël. Ils ont aussi fait le choix de la
modération et du pragmatisme, alors que tout espoir de
paix s"éloigne, chaque jour un peu plus, des rues de Gaza
secouées par les attentats islamistes et les incursions de
l"armée israélienne.

C"est donc un politicien réputé
modéré, un homme considéré tant par
les états-Unis que par Israël comme un interlocuteur
valable, qui aura la lourde tâche, en tant que
président de l"Autorité palestinienne, de sauver ce
qui reste de la Feuille de route pour la paix.

Né en 1935 dans la ville de Safed, en Galilée,
Mahmoud Abbas doit s"exiler en 1948 en Syrie avec sa famille,
comme bien d"autres Palestiniens chassés par la
premiére guerre du Proche-Orient. établi á
Damas, il y obtient quelques années plus tard une licence
en Droit.

Cofondateur du Fatah

En 1958, l"année oú il compléte ses
études d"avocat, Mahmoud Abbas rencontre Yasser Arafat et
une poignée d"autres Palestiniens en exil et participe
á la fondation du Fatah, acronyme inversé du
« Mouvement de libération de la Palestine
».

Abbas, qui rejoint officiellement le Fatah en 1961, s"installe
cette même année au Qatar pour y travailler comme
fonctionnaire de l"émirat. Peu de temps aprés,
Abbas se lance avec succés en affaires et fait
fortune.

Le mouvement, qui se définit comme centriste et
nationaliste palestinien, se concentre essentiellement sur la
lutte armée contre Israël. Au lendemain de la
défaite militaire arabe de 1967, le Fatah, ainsi qu"une
pléiade d"autres mouvements de la résistance
palestinienne, se rattache á l"Organisation de
libération de la Palestine (OLP), assurant á Yasser
Arafat et á Mahmoud Abbas des postes clés dans
cette organisation.

Le partisan de la paix

C"est á partir des années 70 qu"Abbas, partisan
du dialogue avec l"état hébreu, travaillera
á la création des premiers liens informels entre
l"OLP et certains cercles pacifistes de la gauche
israélienne. Ce choix du dialogue entraínera
toutefois de nombreux affrontements entre Mahmoud Abbas et la
frange radicale du mouvement nationaliste palestinien.

Plutôt inconnu du grand public, Mahmoud
Abbas devient une figure incontournable du dialogue de paix qui
s"installe progressivement avec Israël. Il méne en
1977, avec le général israélien Mattityahou
Peled, des discussions qui conduiront á
l"élaboration du principe selon lequel toute solution au
conflit devra passer par la création de deux états
indépendants.

Une thése controversée

L"homme qui déclare en 1979 qu"« il n"y a pas de
solution possible au conflit israélo-arabe sans un
dialogue avec Israël » s"attire cependant les foudres
de certains groupes juifs en soutenant, en 1980, au
Collége oriental de Moscou, une thése de doctorat
sur les « relations secrétes entre le mouvement
sioniste et les dirigeants de l"Allemagne nazie ».

Mahmoud Abbas soutient dans cette thése, dont il fera
en 1984 un livre trés controversé, que des
dirigeants du mouvement sioniste ont collaboré avec les
nazis lors de la Seconde Guerre mondiale pour augmenter le nombre
de victimes juives et ainsi pousser la communauté
internationale á soutenir la création de
l"état d"Israël.

Il profitera d"une entrevue au journal israélien
Haaretz, en mai 2003, pour s"expliquer sur cette affaire et se
défendre des accusations de négationnisme á
son égard.

L"architecte des accords d"Oslo

Au début des années 80, alors qu"il devient
membre du comité exécutif de l"OLP, Abbas poursuit
en coulisse son travail de rapprochement entre l"OLP et la gauche
israélienne.

Tous ses efforts de rapprochement avec Israël le
conduiront á devenir l"un des principaux
négociateurs secrets d"éventuels accords d"Oslo
dont il sera présenté par la presse internationale
comme le véritable architecte. En 1993, Mahmoud Abbas
accompagne Yasser Arafat á Washington pour la ratification
historique des accords d'Oslo.

C"est d"ailleurs dans la foulée de ces accords que
Mahmoud Abbas accroít considérablement son
influence politique, au point de devenir le bras droit de Yasser
Arafat.

Non á l"Intifada

Abbas, qui vit entre Gaza et Ramallah depuis son retour d"exil
en 1995, s"oppose rapidement á la militarisation de la
seconde Intifada, estimant que cette solution « n"a pas
fait ses preuves ». De nombreux observateurs notent par
ailleurs que l"opposition de Mahmoud Abbas á la lutte
armée viendrait tout simplement d"une déduction
logique.

En effet, Abbas, grand partisan du pragmatisme politique,
estime que les groupes armés palestiniens, malgré
leur volonté á toute épreuve, ne peuvent
vaincre militairement une armée israélienne
numériquement et matériellement beaucoup plus
forte. Ainsi, La seule option viable reste la négociation
avec le pouvoir israélien.

C"est d"ailleurs dans cet esprit qu"Abbas, avec l"assentiment
de Yasser Arafat, multiplie en 2003 les rencontres
discrétes avec le premier ministre israélien Ariel
Sharon ou encore avec le fils de ce dernier, Omri Sharon.

Bref passage au poste de premier ministre

Quelques mois plus tard, en mars 2003, le président
Arafat céde aux pressions de la communauté
internationale, qui voit d"un mauvais oeil l"accumulation du
pouvoir palestinien entre les mains d"un seul homme, et nomme
Mahmoud Abbas au poste de premier ministre.

Cependant, le climat entre les deux hommes
dégénére rapidement, en raison du refus
systématique de Yasser Arafat d"accorder á son
premier ministre un réel pouvoir sur les forces de
sécurité palestiniennes.

Si Mahmoud Abbas croit avoir maté le vieux chef en lui
arrachant, au terme d"un long et pénible bras de fer, le
droit de choisir ses ministres, le conflit aboutit dans une
impasse á l"automne 2003 aprés qu"Abbas se fut
rendu compte qu"il ne contrôlerait jamais, sous la
présidence de Yasser Arafat, les forces de
sécurité.

Le 13 septembre 2003, Mahmoud Abbas
démissionne de ses fonctions de premier ministre. Il
quitte ainsi la scéne politique palestinienne, pour n"y
revenir qu"aprés le mort d"Arafat et lui succéder
á la tête de l"Autorité palestinienne.

YASSER
ARAFAT

LE COMBATTANT SOLITAIRE

 « Je finirai
peut-être en martyr, mais, c'est sûr, l'un ou
l'autre de nos garçons ou de nos filles brandira le
drapeau de la Palestine sur les murs de Jérusalem, sur les
minarets de Jérusalem et sur les églises de
Jérusalem. […] Nous marchons par Jérusalem,
des martyrs par millions. »

Militant, dirigeant militaire, « combattant de la
liberté » pour les uns et terroriste pour les
autres, homme politique, symbole, l'homme au keffieh a
porté bien des chapeaux. Plus que quiconque, il a
éveillé le monde á la cause palestinienne,
qu'il porte á bout de bras depuis prés de 40
ans.

Celui qui a officiellement laissé tomber les armes pour
la négociation, il y a plusieurs années, n'est plus
aujourd'hui un interlocuteur valable aux yeux des
Israéliens. Un credo maintenant
partagé par Washington, qui fait de son départ une
condition préalable á la création d'un
état palestinien indépendant. Depuis des mois, ce
militant de premiére heure voit les difficultés se
multiplier et s'ajouter á la série d'obstacles qui
ont jalonné son long parcours. Isolé,
discrédité, Yasser Arafat entend pourtant
poursuivre sa mission: créer un état palestinien
indépendant, avec lui á sa tête.

Partes: 1, 2, 3, 4, 5
 Página anterior Volver al principio del trabajoPágina siguiente 

Nota al lector: es posible que esta página no contenga todos los componentes del trabajo original (pies de página, avanzadas formulas matemáticas, esquemas o tablas complejas, etc.). Recuerde que para ver el trabajo en su versión original completa, puede descargarlo desde el menú superior.

Todos los documentos disponibles en este sitio expresan los puntos de vista de sus respectivos autores y no de Monografias.com. El objetivo de Monografias.com es poner el conocimiento a disposición de toda su comunidad. Queda bajo la responsabilidad de cada lector el eventual uso que se le de a esta información. Asimismo, es obligatoria la cita del autor del contenido y de Monografias.com como fuentes de información.

Categorias
Newsletter