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Yasser Arafat Il Solitaire (página 4)



Partes: 1, 2, 3, 4, 5

Éternel survivant, il est sorti indemne de
nombreux accidents de la route, d"un écrasement d"avion et
a déjoué des dizaines de tentatives d'assassinat.
Comme un chat aux neuf
vies, il est toujours retombé sur ses pattes. À 75
ans, il lutte maintenant contre la mort dans un hôpital
français.

« Chacun a son ben
Laden,

[…] le nôtre s'appelle
Yasser Arafat. »

– Ariel Sharon, premier ministre israélien,
au lendemain des attentats survenus aux états-Unis le 11
septembre 2001

« J'appelle le peuple palestinien
á élire de nouveaux dirigeants, des dirigeants qui
ne seraient pas compromis avec le terrorisme. Aujourd'hui, les
autorités palestiniennes encouragent le terrorisme et ne
s'y opposent pas. C'est inacceptable. »

– le président américain, George W. Bush, le 24
juin 2002

Le lieu de naissance de Yasser Arafat est
contesté. Lui affirme être né á
Jérusalem. Mais, selon plusieurs sources, sa naissance est
répertoriée au Caire, en égypte.

Sixiéme de sept enfants, Yasser Arafat naít au
sein d'une famille de notables originaire de Jérusalem et
il grandit en égypte. Il s'engage trés jeune dans
la lutte nationaliste, dés le premier affrontement
armé avec Israël. Il distribue des tracts et
participe á des actions anti-israéliennes. Il
revient poursuivre des études de génie civil au
Caire. Arrêté á plusieurs reprises pour les
activités politiques qu'il méne en égypte,
il est invité á quitter le pays et part pour le
Koweït, oú il fonde le Fatah au milieu des
années 1960. Ce sera le noyau de la résistance, la
premiére organisation politique palestinienne et la
principale composante de l'Organisation de libération de
la Palestine, qui regroupe alors tous les groupes de
guérilla palestiniens. Il exerce une influence
déterminante sur la Charte de l'OLP, qui nie á
Israël le droit d'exister. Il deviendra ensuite le principal
dirigeant de l'organisation, qu'il fera croítre
grâce aux fonds fournis par les états arabes,
producteurs de pétrole en tête.

Les années radicales L'OLP revendique son premier
attentat le 30 décembre 1964, á minuit. Celui qui
parcourt les rues de Beyrouth, la capitale libanaise, pour
déposer le communiqué aux journaux, n'est nul autre
que Yasser Arafat.

Ammar – c'est son nom de guerre – est un dirigeant militaire
courageux qui voit l'action armée comme le principal moyen
de combattre. Aux yeux d'Arafat, la lutte doit avant tout
être prise en charge par les Palestiniens
eux-mêmesAbu plutôt que par les régimes
arabes. À l'aube des années 1970, sous sa
direction, l'OLP recourt á la violence dans sa lutte
contre Israël. Ses militants, radicaux, n'hésitent
pas á détourner des avions, á prendre des
otages, á commettre des actes terroristes,
opérations qu'Arafat dirige et planifie.

Déjá, il ne fait pas l'unanimité au sein
de la communauté arabe. Les groupes palestiniens rivaux
l'accusent notamment d'opportunisme et de complaisance envers les
gouvernements arabes de droite, tandis que les gouvernements de
certains pays « amis » lui reprochent de ne
pas contrôler les éléments les plus
extrémistes. D'autres pays combattront, au cours des
années, cet homme qui gére une organisation assez
efficace pour constituer un quasi-état dans leur propre
état. Condamné pendant des décennies
á l'errance, il est chassé d'Amman, en Jordanie, en
1970, lors de Septembre noir [voir encadré], puis
de Beyrouth, en 1982, lors du siége israélien dans
la capitale libanaise, puis de Tripoli, au Liban, en 1983. Il
s'installe par la suite á Tunis. Le retour au bercail sera
long; en tout, il aura mené une vie de nomade et
d'exilé pendant trente ans.

SEPTEMBRE NOIR

Au terme de la guerre de 1967, Israël
s'empare de la Cisjordanie, que la Jordanie avait annexée
en 1949. Le noyau de la résistance palestinienne se situe
alors en Cisjordanie, oú les combattants contrôlent
une partie du territoire. Les actions palestiniennes ont pour
conséquence de multiplier les incidents á la
frontiére israélo-jordanienne. Cela accentue les
frictions entre les dirigeants jordaniens et les Palestiniens.
Cette tension culminera lors des sanglants
événements de septembre 1970. Les troupes du roi
Hussein s'opposeront aux organisations palestiniennes. Elles
exécuteront prés de 3500 Palestiniens á
Amman, la capitale jordanienne. En un an, tout foyer de
résistance palestinien sera éliminé du
territoire.

Le combattant change d'armes


Une poignée de main historique, celle
que s'échangent Itzhak Rabin et Yasser Arafat, en
1993.

Sous son influence, l'OLP adopte progressivement, á
partir des années 1970, une ligne plus
modérée. Le chef s'oppose notamment aux actes de
terrorisme perpétrés contre des
intérêts étrangers et aux
détournements d'avion. Yasser Arafat se comporte en chef
d'état, participant aux Sommets arabes, obtenant la
reconnaissance de plusieurs états, visitant les capitales
arabes et entretenant des contacts réguliers avec des
dirigeants politiques. Devant l'Assemblée
générale de l'ONU, en 1974, il
livre un vibrant plaidoyer en faveur d'une solution pacifique au
conflit. Reconnaissant le droit des Juifs de vivre en
Israël, il rencontre á de nombreuses reprises des
politiciens israéliens modérés.
Progressivement, il récolte l'appui de la
communauté internationale.

Une autre de ses décisions aura plutôt l'effet
inverse. Lors de l'invasion du Koweït par l'Irak, en 1990,
Arafat se range derriére Saddam Hussein, contrairement aux
états-Unis et aux riches pays arabes producteurs de
pétrole du Golfe. Sa décision ménera
á la faillite de l'OLP, puisque plusieurs états,
comme l'Arabie saoudite et le Koweït, lui retirent alors
leur soutien financier. Puis, dans les années 1990, les
discussions secrétes entre Israël et
l'Autorité palestinienne méneront notamment aux
accords d'Oslo, conclus en 1993.

« L'OLP reconnaít le droit
de l'état d'Israël á vivre en paix et dans la
sécurité. […] Ainsi, l'OLP renonce á
recourir au terrorisme et á tout autre acte de
violence. »

-extrait de la lettre de
Yasser Arafat adressée á Itzhak Rabin (9 septembre
1993)

Ceux-ci lui vaudront, ainsi qu'au premier ministre
israélien, Itzhak Rabin, et au ministre israélien
des Affaires étrangéres, Shimon Peres, le prix
Nobel de la paix. Dans la foulée de cette entente,
l'ancien réfugié revient á Gaza, oú
il est accueilli en véritable héros. Il met alors
sur pied l'Autorité palestinienne, dont il assume la
présidence. Les Palestiniens le confirment dans cette
fonction lors de la premiére élection tenue dans
les Territoires occupés. Tous les espoirs sont
permis : la création d'un état palestinien
semble possible, tout comme la paix entre Israéliens et
Palestiniens.

L'un des cinq jurés du comité
Nobel démissionna pour protester contre l'attribution du
prix á Yasser Arafat.

UN HOMME DE
POIDS

Yasser Arafat est á la fois le dirigeant
du parti politique Fatah, le président de l'OLP (un
rassemblement de plusieurs factions politiques) et le
président de l'Autorité palestinienne.

À la croisée des chemins

Une image qui ne manque pas d'ironie, celle d'un ancien
combattant – terroriste, disent les Israéliens – qui donne
du sang pour venir en aide aux blessés victimes des
attentats perpétrés aux états-Unis, le 11
septembre 2001. Depuis cette date, la lutte antiterroriste
entreprise par Washington se répercute sur la question
israélo-palestinienne. Les Palestiniens accusent
Israël de profiter du choc produit par les actes terroristes
commis aux états-Unis pour durcir la répression
contre l'Intifada. Pour sa part, Israël accuse certaines
organisations palestiniennes, comme le Fatah de Yasser Arafat,
d'avoir participé á l'organisation des
attentats.

Alors que le destin du dirigeant palestinien et l'issue d'un
processus de paix de plus en plus incertaine se retrouvent
liés depuis longtemps, Yasser Arafat a vu son avenir
politique de plus en plus remis en question. Les
Israéliens le tiennent responsable des attentats-suicides
et de la violence, sans cesse en escalade depuis le
déclenchement de la deuxiéme Intifada, en septembre
2000. À leurs yeux, le président de
l'Autorité palestinienne n'est plus un interlocuteur
valable. Devant la vague d'attentats-suicides qui
déferle sur Israël, le gouvernement israélien
décide même, au début du mois de
décembre 2001, de confiner le dirigeant de
l'Autorité palestinienne á Ramallah, en
Cisjordanie. Cinq mois plus tard, l'armée
israélienne lévera le siége du quartier
général, mais Yasser Arafat ne
récupérera pas pour autant sa liberté de
mouvement.

« Regardez-les. Je les vois
d'ici,

leurs fusils pointés sur moi. »

– propos rapportés dans Libération, le 26
janvier 2002
(faisant référence aux tireurs d'élite
israéliens qui surveillaient son bureau)

Mais d'autres croient que Yasser Arafat n'a pas le pouvoir de
faire arrêter les actes terroristes, et que ses appels pour
que cessent les opérations-suicides continueront de se
heurter á un mur tant que se poursuivront les
opérations militaires israéliennes.

« Pour négocier et pour
éradiquer le terrorisme comme pour construire la paix,
Israël a besoin du partenaire qu'est l'Autorité
palestinienne et son président élu, Yasser
Arafat. »

– énoncé de l'Union européenne du 28 janvier
2002

En vertu des réformes exigées par Israël et
son allié américain, Yasser Arafat doit toutefois
se résigner, en février 2003, á
déléguer une partie de son pouvoir á un
premier ministre.

Toutefois, pratiquement dés l"arrivée de Mahmoud
Abbas au poste de premier ministre, commence une lutte de pouvoir
dont Yasser Arafat sortira victorieux, entraínant la
démission fracassante, en septembre de la même
année, d"Abbas.

C"est aussi en 2003 que des membres du gouvernement Sharon
vont jusqu'á proposer publiquement de
« l'éliminer ». La trés forte
réaction de la communauté internationale force le
gouvernement Sharon á se rétracter, mais ils sont
plusieurs en Israël á réclamer son exil.

Même parmi les siens, Yasser Arafat est loin de faire
l'unanimité. Leader autoritaire, il a la réputation
de ne pas partager le pouvoir. Certains vont jusqu'á le
traiter d'égocentrique et de paranoïaque. Depuis le
début du processus de paix, certains disent de lui qu'il
craint qu'un négociateur ait du succés, puisqu'il
constituerait ainsi une menace á son leadership. Les
extrémistes palestiniens contestent son approche, croyant
obtenir par la force ce qu'ils n'ont pas pu obtenir par la
négociation, ou encore ils s'opposent carrément
á l'existence d'Israël. ? Mais, ne serait-ce que pour
ne pas plier devant Israël et le diktat américain, le
peuple palestinien se soude derriére celui qui incarne,
malgré eux, leur combat, lorsqu'on conteste sa
légitimité et qu'on le menace.

Et que restera-t-il, en rétrospective,
des efforts acharnés de Yasser Arafat pour voir
naítre un véritable état palestinien ?
« Le vent ne peut pas déraciner la montagne »,
se plaít á répéter le dirigeant.
Reste á voir, maintenant, si un drapeau palestinien
trouvera, dans l"aprés-Arafat, sa place au sommet de cette
montagne.

 Il a dit…

« Je suis venu porteur d'un rameau d'olivier
d'une main et d'une arme de combattant de la liberté de
l'autre. Ne laissez pas le rameau d'olivier tomber de ma
main. »

– á l'ONU, en novembre
1974

« On ne fera la paix qu'avec nos ennemis. Je
suis prêt á parler avec Shamir*, avec Sharon, qui a
déclaré dix fois qu'il me ferait la peau. Ils
devront faire la paix avec moi, pas avec
Baker.
** »

– en 1989
* alors premier ministre d'Israël
** alors secrétaire d'état de George Bush
pére

« Notre peuple poursuivra l'Intifada Al Aqsa
jusqu'á ce que nous hissions le drapeau palestinien sur
chaque mosquée, sur chaque église et sur les murs
de Jérusalem
. »
– 29 mars 2001, au lendemain de la premiére
opération militaire d'envergure lancée par le
premier ministre d'Israël, Ariel Sharon, contre les
Palestiniens

Ils ont dit :

Itzhak Rabin, alors premier ministre
israélien :

« De toutes les mains, celle d'Arafat est bien
celle que j'ai le moins envie de serrer.
 »
– septembre 1993

Ehud Barak, alors premier ministre
israélien :
« Les Palestiniens
ne vont pas s'évaporer, disparaítre ou être
déportés. Si les choses ne marchent pas avec
Arafat, nous ferons la paix avec les enfants qui aujourd'hui nous
lancent des pierres. »

– 1er
décembre 2000 au quotidien israélien Yediot
Aharonot

Ariel Sharon, premier ministre
israélien :

« Je ne lui serrerai pas la main. Cela signifierait
la fin du conflit. »

– propos
rapportés dans le Courrier international du 1er
février 2001

George W. Bush, président des
étas-Unis :

« Il est important pour M. Arafat de non seulement
renoncer á la terreur mais aussi d'arrêter ceux qui
veulent terroriser les gens tentant d'Å“uvrer pour la
paix.
 »
– 28 janvier 2002

Anna Lindh, ministre suédoise des Affaires
étrangéres :

« La position américaine m'inquiéte
beaucoup. J'estime que mettre sur le même plan Arafat et
des terroristes est á la fois inapproprié et
stupide. C'est une position trés
dangereuse.
 »
– 28 janvier 2002

George W. Bush, président des
étas-Unis :

« Yasser Arafat me déçoit. Il doit
faire des efforts d'envergure pour éradiquer le terrorisme
au Proche-Orient. Pour avoir la paix, il faut éliminer la
terreur. Commander des armes qui ont été
interceptées sur un navire se dirigeant vers cette partie
du monde n'est pas un moyen de combattre la terreur, c'est
renforcer la terreur.
 »
– 28 janvier 2002

Dates clés:

1929 : naissance de Rahman Abdel Raouf Arafat al-Koudwa
al Husseini

1948 : participe aux combats en Palestine, la
même année de son entrée á
l'université du Caire

1952-1956 : président de l'Union des
étudiants palestiniens

1956 : obtient son diplôme d'ingénieur et
participe á la guerre dans l'armée
égyptienne lors de la crise de Suez

1957-1960 : travaille comme ingénieur au
Koweït

1959 : fondation du Fatah

1964 : premier commando du Fatah

1969 : devient président de l'OLP

1970 : Septembre noir

1974 : l'OLP adopte le principe de la création
d'un état sur l'ensemble du territoire qui sera
évacué

1974 : au Sommet de Rabat, les pays arabes
reconnaissent l'OLP comme le représentant légitime
des Palestiniens

1974 : devant l'Assemblée générale
de l'ONU, appelle les parties á la recherche d'une
solution pacifique

1982 : quitte Beyrouth, au Liban

1982 : est reçu par Jean-Paul II

1983 : s'installe á Tunis

1987 : déclenchement de la premiére
Intifada, la « guerre des pierres »

1988 : le Conseil national palestinien proclame
l'indépendance de la Palestine tout en reconnaissant les
résolutions 181, 242 et 338 de l'ONU; reconnaít le
droit d'Israêl á exister

1989 : est nommé président de
l'état palestinien autoproclamé

1990 : épouse Soha Tawil, une jeune femme de 27
ans

1991 : appuie Saddam Hussein lors de la guerre du
Golfe

1991 : conférence de Madrid,
á laquelle participent les Palestiniens au sein d'une
délégation commune avec la Jordanie

1992 : survit á l'écrasement de son
avion, en Lybie

1993 : signature d'un accord de paix entre Palestiniens
et Israéliens; Arafat échange une poignée de
main historique avec Itzhak Rabin, á Washington

1994 : revient á Gaza et met sur pied
l'Autorité palestinienne, dont il assume la
présidence; Israéliens et Palestiniens concluent un
accord de coopération économique

1994 : Accords du Caire sur les modalités
d'application de la Déclaration de principes

1994 : récipiendaire du prix Nobel de la paix
avec Rabin et Peres

1995 : accéde á la tête de
l'Autorité palestinienne

1995 : naissance de sa fille

1995 : signature des Accords d'Oslo II

1996 : Arafat remporte les premiéres
élections tenues dans les territoires palestiniens,
obtenant 87,1 % des voix

1996 : signature des accords de Wye Plantation

septembre 2000 : début de la deuxiéme
Intifada

3 décembre 2001 : Yasser Arafat est
confiné á Ramallah, en Cisjordanie, á
portée des fusils israéliens

3 janvier 2002 : affaire du cargo Karine A :
Israël intercepte un cargo rempli de 50 tonnes d'armes dans
les eaux de la mer Rouge; le gouvernement israélien
affirme que le chargement provient d'Iran et est destiné
á l'Autorité palestinienne, mais Yasser Arafat nie
toute implication de sa part

29 mars 2002 : le gouvernement d'Ariel Sharon
qualifie Arafat d '« ennemi » et lance
en Cisjordanie une offensive militaire d'envergure,
l'opération « Rempart » : le
dirigeant palestinien ne peut se déplacer que dans
quelques piéces seulement de son quartier
général

2 mai 2002 : l'armée israélienne
léve son siége du quartier général de
Yasser Arafat

24 juin 2002 : George W. Bush annonce son plan de paix;
la création d'un état palestinien dépend
notamment du départ de Yasser Arafat

14 février 2003 : Yasser Arafat céde aux
pressions et doit déléguer une partie de son
pouvoir á un premier ministre

6 septembre 2003: le premier ministre
Mahmoud Abbas démissionne avec fracas de son poste; il est
remplacé par Ahmed Qoreï.

29 octobre 2004: Yasser Arafat est
hospitalisé dans un hôpital militaire de la banlieue
parisien

LES
ISRAÉLIENS

À l'origine : une visite d'Ariel Sharon

Arrivé á la présidence du Likoud en
septembre 1999, Ariel Sharon fait sa véritable
entrée en scéne un an plus tard. Désirant
affirmer la souveraineté israélienne sur les Lieux
saints de Jérusalem-Est, il se rend sur l'esplanade des
Mosquées. Sa démarche provoque la colére des
Palestiniens. Aux yeux d'une majorité d'Israéliens,
cet événement ne fait que leur fournir un
prétexte pour déclencher l'affrontement. La crise
israélo-palestinienne se retrouve vite dans une impasse et
dégénére une fois de plus en un conflit
meurtrier.

La visite d'Ariel Sharon se répercute également
sur la scéne politique israélienne. Celui qui
était alors perçu comme un simple chef
intérimaire voit sa popularité augmenter.

D'autre part, la crise qui s'ensuit fragilise le gouvernement
du travailliste Ehud Barak, qui échoue á freiner
l'escalade de la violence qui dégénére en
une deuxiéme Intifada palestinienne. Certains partis
quittent la coalition gouvernementale et Ehud Barak met en jeu
son poste de premier ministre. Impopulaire dans les sondages, il
retourne á la table de négociation deux semaines
avant la tenue du scrutin, dans l'espoir de se présenter
devant l'électorat avec un accord de paix. Ariel Sharon,
qui s'est opposé á tous les accords de paix conclus
dans les années 1990, promet pour sa part de ramener la
sécurité et s'engage á adopter une position
musclée face aux Palestiniens.

« Seul Sharon peut apporter la
paix »
, disait son slogan électoral

Ehud Barak s'avére incapable de conclure un accord de
paix avec les Palestiniens et, lors de l'élection de
février 2001, le chef de la droite nationaliste, Ariel
Sharon, inflige une cuisante défaite au premier ministre
démissionnaire. Un mois aprés son élection,
Sharon devient officiellement premier ministre d'Israël et
forme un gouvernement d'union nationale, qui regroupe aussi bien
des membres de l'extrême droite que des travaillistes, dont
le prix Nobel de la paix Shimon Peres, qui obtient le
portefeuille des Affaires étrangéres. Plusieurs
travaillistes critiquent l'alliance entre leur parti et le
Likoud.

Les opérations militaires

« Ce sera une campagne agressive
et continue, sans répit, et lorsque l'autre partie
comprendra qu'elle ne parviendra á rien par la terreur, il
sera alors plus aisé d'ouvrir des
négociations. »

Ariel Sharon, 5 mars 2002

Pour contrer le soulévement palestinien, l'armée
israélienne tire des balles caoutchoutées et
réelles, sort ses chars et ses hélicoptéres,
bombarde des immeubles. Dés octobre 2000, le Conseil de
sécurité de l'ONU adopte une résolution
condamnant le « recours excessif » á
la force par Israël (les états-Unis s'abstiennent de
voter). Des organisations comme Amnistie internationale accusent
pour leur part Israël de violer de façon majeure les
droits de la personne, des actes qui pourraient, critiquent-ils,
être qualifiés de « crimes de
guerre ». Le premier ministre israélien, Ariel
Sharon, a réitéré á de multiples
reprises son opposition catégorique au déploiement
d'une force d'observateurs militaires de l'ONU que
réclament les Palestiniens afin de protéger la
population palestinienne des abes des forces de
sécurité israéliennes.

« Crimes de guerre »

Depuis des années, Amnistie internationale
dénonce les actions israéliennes, plus
particuliérement sur le plan militaire. L'organisation
critique ce qu'elle considére comme des actes de torture,
de détentions arbitraires, de meurtres illégaux,
d'exécutions extrajudiciaires et de punitions collectives
á l'encontre des civils palestiniens. D'autres
organisations de défense des droits de la personne
joignent leur voix á celle de AI. Selon les organisations
palestiniennes, le tiers des victimes palestiniennes ont moins de
18 ans.

La violence comme outil de paix…

Au fil des mois, Israël intensifie ses opérations
militaires, et ce de façon plus marquée depuis
l'investiture d'Ariel Sharon. Blocus militaires, bombardements,
incursions dans des villes autonomes et réoccupation de
zones autonomes, recours aux chasseurs F-16, destruction de
bâtiments ou de secteurs qui abriteraient ou aideraient des
activistes palestiniens : Israël met en Å“uvre
une gamme d'actions de représailles, censées mettre
un terme aux attentats et détruire les infrastructures des
combattants palestiniens ou les symboles de l'Autorité
palestinienne, soupçonnée de soutenir les
activistes. Pour freiner l'action des groupes extrémistes,
le gouvernement d'Ariel Sharon décide également de
procéder á l'assassinat ciblé d'activistes
et de responsables palestiniens, comme Abou Ali Moustapha, chef
du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP),
éliminé en août 2001, ou le chef
militaire du Hamas, Salah Chéhadé, en juillet
2002.

Une bavure militaire

En juillet 2002, l'armée israélienne
élimine le chef militaire du Hamas, Salah
Chéhadé, soupçonné d'avoir
organisé des douzaines d'attentats suicide, en larguant
une bombe sur son quartier général, situé
dans un quartier densément peuplé; son garde du
corps meurt lui aussi. Mais les voisins sont eux aussi
touchés: 13 civils, dont neuf enfants, meurent
également dans l'attaque.

Au départ, Ariel Sharon en parle comme l'un
« des plus grands succés de l'armée
israélienne
 », tandis que la
communauté internationale, incluant les états-Unis,
condamne vivement l'opération militaire. Le premier
ministre se rétracte par la suite, disant qu'il n'aurait
pas autorisé une telle action s'il avait connu les
résultats. D'autres politiciens qui s'étaient eux
aussi félicités de l'attaque, tenteront de prendre
leurs distances par rapport á l'opération.
L'Autorité palestinienne accuse Israël d'avoir
compromis le processus de paix, puisque, quelque temps avant le
bombardement, son nouveau ministre de l'Intérieur aurait
obtenu des groupes radicaux, dont le Hamas, qu'ils concluent une
trêve dans les attentats suicide visant des civils.

Le 11 septembre au secours d'Ariel Sharon

Jouisant d'un réputation de plus en plus mauvaise sur
la scéne internationale en raison des campagnes militaires
de son gouvernement contre les Palestiniens, les
événements du 11 septembre 2001 aux
états-Unis, ont fournit un prétexte de taille au
premier ministre Sharon qui a aussitôt inscrit les actions
militaires de son gouvernement contre les Palestiniens dans le
cadre de la guerre antiterroriste qu'a entrepris Washington au
lendemain des attentats. Ariel Sharon a d'ailleurs tenté
d'assimiler Yasser Arafat á Oussama ben Laden, mais sans
grand succés.

« Arafat est responsable de tout
ce qui se passe. Il a choisi la voie du
terrorisme. »

Ariel Sharon, 12 décembre 2001)

Quand l'attaque constitue la meilleure défense

Sur le terrain, l'armée israélienne explique ses
opérations par les attentats palestiniens et par
l'« inaction » de l'Autorité
palestinienne. La campagne militaire israélienne, a averti
Sharon en mars 2002, est nécessaire au retour au processus
politique permettant de trouver une solution au conflit. Pour
reprendre les négociations, le chef du gouvernement
israélien exige l'arrêt complet des attentats
palestiniens.

Depuis la fin du mois de février 2002, le conflit
menace de dégénérer en guerre totale. Avec
l'incursion israélienne dans des camps de
réfugiés palestiniens, soupçonnés
d'abriter des militants, le gouvernement Sharon démontre
qu'aucun des territoires palestiniens n'est á l'abri de
représailles. Tandis que l'état hébreu
poursuit sa campagne militaire, la communauté
internationale appelle Israël á plus de retenue. Cela
n'empêche pas l'armée israélienne de lancer,
fin mars 2002, l'opération
« Rempart », sa plus vaste offensive en
Cisjordanie depuis juin 1967, pendant laquelle surviennent
notamment le siége de l'église de la
Nativité, á Bethléem, et des combats
acharnés á Jénine. L'état
hébreu procéde également á des
arrestations par centaines, notamment á Naplouse,
Bethléem, Hébron et Jénine. Aprés la
fin de l'opération, les troupes israéliennes
poursuivent leurs actions, décrites comme étant
« préventives », invoquant la
nécessité d'arrêter des terroristes et de
démanteler leurs infrastructures. Mais malgré les
dispositifs de sécurité mis en place, les
incursions militaires et le bouclage des territoires
occupés, les attentats suicide se poursuivent contre la
population israélienne.

« Nous devons poursuivre nos
opérations intensives contre Yasser Arafat et
l'Autorité palestinienne, cet empire du
mensonge. »

Ariel Sharon, 3 mars 2002

 Un mur de sécurité

Israël a amorcé, en juin 2002, la construction
d'un mur le long de la « ligne verte » (la
frontiére de 1967, avant la guerre de Six Jours),
entre la Cisjordanie et le territoire israélien.
Destiné á empêcher les kamikazes palestiniens
de pénétrer en Israël, ce mur de huit
métres de haut, qui sera construit en trois ou quatre
phases, s'étendra sur 350 km. Les villes cisjordaniennes
d'oú proviennent les kamikazes, comme Jénine,
Naplouse, Tulkarem et Kalkilya, seront ainsi isolée de
l'état hébreu. Jérusalem sera pour sa part
coupée de la Cisjordanie.

Le mur se substituera aux barriéres qui se sont
révélées inefficaces. La premiére
phase du projet, qui devrait prendre six mois, se fera sur 100
km, contournant Jénine jusqu'á un point au nord-est
de Tel-Aviv. Le tout devrait être complété en
deux ou trois ans. Le coût de ce projet, qui
inclura également des zones tampons, des barrages et des
postes d'observation : un million de dollars américains du
kilométre.

Ce projet est contesté, notamment par l'extrême
droite israélienne. Les colons et leurs défenseurs
craignent que ce mur sonne le glas de leurs revendications
territoriales, en constituant une premiére étape
vers un tracé officiel de la frontiére
séparant l'état hébreu d'un éventuel
état palestinien. Craignant également que les
kamikazes se retournent contre eux s'ils ne peuvent aller en
Israël, ils font des pressions pour que leurs colonies se
retrouvent á l'extérieur du mur. Les leaders
palestiniens crient pour leur part au « racisme
sioniste » et á un nouvel apartheid.

Les citoyens israéliens

L'escalade de la violence méne rapidement á des
gestes extrémistes. Dans les premiéres semaines qui
suivent le déclenchement de la deuxiéme Intifada,
les Israéliens sont particuliérement choqués
par le meurtre de deux soldats israéliens, battus par une
foule de Palestiniens, á Ramallah. L'image d'un
Palestinien qui a participé au lynchage montrant ses mains
ensanglantées révolte la population
israélienne. Au fil des mois, les attentats
perpétrés par des militants palestiniens durcissent
l'opinion publique israélienne. Souhaitant retrouver la
sécurité, les Israéliens font le pari
qu'Ariel Sharon réussira lá oú Ehud Barak a
échoué. Mais l'élection du faucon de la
droite israélienne ne sonne pas la fin des attentats, qui
répondent aux opérations militaires
israéliennes. Si depuis sa création Israël
applique la loi du Tallion, les Palestiniens semblent aussi
l'avoir adopté en rendant chaque mort palestinien par un
mort israélien.

Les colons

Les colons, qui n'ont pas l'intention de
rétrocéder leurs terres aux Palestiniens, sont de
ceux qui réclament des solutions plus radicales pour
mettre fin au conflit. Considérés par les
Palestiniens comme des intrus occupant leur territoire, les
colons juifs de la bande de Gaza et de Cisjordanie
représentent des cibles privilégiées pour
les tireurs embusqués ou pour ceux qui commettent des
attentats á la bombe. Un exemple: le 20 juin 2002, des
Palestiniens ont tiré sur des colons d'Itamar, en
Cisjordanie, tuant notamment une mére et trois de ses
enfants.

Les militaires sont eux aussi visés par les attaques
palestiniennes, une stratégie venue récemment
s'ajouter aux attentats suicide de façon encore plus
marquée. érigés pour assurer la
sécurité sur les routes menant aux colonies juives,
les barrages de l'armée se sont souvent
avérés des cibles faciles pour les activistes
palestiniens. Les soldats de métier ne sont pas les seuls
á risquer leur vie puisque, avec le service militaire
obligatoire, une portion de la population civile, hommes et
femmes, se retrouve de plus en plus dans la ligne de tir des
groupes armés palestiniens. Une situation qui fait
resurgir le spectre du Liban sud, oú de nombreux soldats
ont perdu la vie au cours des 22 ans d'occupation
israélienne.

Le service militaire obligatoire

Tous les garçons doivent faire leur service dans
l'armée pendant trois ans, tandis que cette période
est ramenée á 21 mois pour les filles. Les hommes
demeurent réservistes jusqu'á 49 ans : ils
endossent l'uniforme pour des périodes qui peuvent
dépasser un mois par année. Les ultranationalistes
sont toutefois exemptés du service militaire obligatoire.
Dans la foulée d'une loi adoptée en 2002, les
paiements de sécurité sociale de quiconque n'a pas
effectué son service militaire sont coupés, une
mesure qui affecte principalement les Arabes
israéliens.

Les Israéliens frappés dans leurs villes

Mais ce qui reste encore moins acceptable aux yeux des
Israéliens que la mort de leurs soldats, c'est les
attaques terroristes sur leur propre territoire. Un jour,
prés de Tel-Aviv, un Palestinien lance son autobus contre
un groupe de civils et de soldats, tuant huit Israéliens
et en blessant une vingtaine d'autres; par la suite, un kamikaze
entraíne cinq Israéliens dans la mort et en blesse
une centaine d'autres dans un centre commercial prés de
Netanya; un jour, deux adolescents juifs sont retrouvés
poignardés et lapidés; un soir, un kamikaze se fait
exploser devant une discothéque de Tel-Aviv. Bref, les
Palestiniens transportent la terreur au coeur des villes
israéliennes.

Vivre dans la peur

Plus qu'aucun autre peuple, les citoyens israéliens,
oú qu'ils soient, vivent dans la crainte de se retrouver
au mauvais endroit au mauvais moment. L'attentat terroriste peut
aussi bien frapper dans un petit village que dans une grande
ville comme Jérusalem ou Tel-Aviv. Aux yeux de plusieurs,
la mort d'Israéliens innocents justifie la
répression á l'endroit des Palestiniens, d'autant
plus que des enfants figurent souvent au nombre des victimes.
À l'extérieur des colonies, de plus en plus
d'Israéliens semblent cependant prêts á
céder les colonies, croyant que cette solution pourrait
ramener la paix en territoire israélien.

Au nom des enfants israéliens tués, un groupe
d'extrême droite israélien a par ailleurs, en mars
2002, perpétré un attentat contre des Arabes
israéliens, une premiére depuis le
déclenchement des hostilités. L'attaque á la
bombe, survenue prés d'une école de
Jérusalem-Est, a fait huit blessés, dont sept
écoliers. Il reste á voir s'il s'agit d'un geste
isolé ou si cela traduit le début d'un cycle
d'attentats dont sera victime la population arabe vivant en
Israël.

L'économie israélienne durement
touchée

L'escalade de la violence se répercute aussi sur
l'économie israélienne: le taux de chômage
dépasse la barriére des 10 % pour la
premiére fois en neuf ans, l'inflation atteint un niveau
record, le produit intérieur brut (PIB) a
reculé, et les investissements étrangers ont
chuté. Quant au shekel, la monnaie nationale, il a perdu
prés de 20 % de sa valeur par rapport au dollar
américain, depuis le début de 2002 seulement. Les
dépenses militaires augmentent et Israël se retrouve
confronté á un important déficit
budgétaire, tandis que le tourisme connaít des
jours difficiles. En somme, trois ans d'Intifada ont
considérablement malmené l'économie
israélienne, une crise renforcée par l'effondrement
de l'industrie technologique.

La politique d'Ariel Sharon inefficace… mais
plébiscitée

Avant d'être élu en 2001, Ariel Sharon
s'était engagé devant les Israéliens
á ramener la sécurité au pays. sa promesse
est restée lettre morte. Il assure cependant
qu'Israël « continuera á combattre le
terrorisme avec toute sa force 
».

Les élections de 2003 l'ont reporté au pouvoir,
sans pour autant que sa politique ait fait ses preuves. La
sécurité intérieure est devenue la
préoccupation majeure de la population israélienne.
Elle souhaite des réponses concrétes á ses
inquiétudes. Ariel Sharon est perçu comme l'homme
fort de la situation, un patriarche expérimenté. Le
Likoud bénéficie á présent de plus du
quart des 120 siéges de la Knesset, contre 19 avant les
élections de janvier 2003. Le taux de participation a
néanmoins été l'un des plus faibles jamais
enregistrés dans l'histoire du pays, soit moins de 65
%.

Un timide mouvement en faveur de la paix

Aprés l'échec des pourparlers de Camp David
á l'été 2000, la gauche israélienne
semblait avoir délaissé la voie de la
négociation, expliquant l'impasse des discussions par
l'intransigeance du leader palestinien, Yasser Arafat.

Mais devant la violence qui atteint sans cesse de nouveaux
sommets, émerge lentement un mouvement en faveur de la
reprise des négociations et du démantélement
de certaines colonies juives implantées dans les
territoires palestiniens. À titre d'exemple, en
février 2002, une marche pour la paix a rassemblé
á Tel-Aviv quelque 15 000 Israéliens.

Le nombre croissant de soldats tués améne en
outre plusieurs Israéliens, incluant un mouvement
constitué par des méres de soldats, á
réclamer également le retrait des troupes
engagées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Au sein
de l'armée, plusieurs dizaines d'officiers de
réserve ont annoncé leur refus de servir dans les
territoires occupés et de prendre part á ce qu'ils
appellent une « force d'occupation ».
Même si ces manifestations se sont multipliées, ce
phénoméne reste pour l'instant
marginal au sein de la population israélienne. Un
récent sondage, réalisé par l'organisation
La Paix maintenant, qui s'oppose á la colonisation,
indique toutefois que la majorité des colons seraient
disposés á quitter le territoire palestinien,
á la condition de recevoir une indemnisation
gouvernementale : 68 % se plieraient alors á la
directive, tandis que seuls 2 % seraient enclins á
résister par la violence.

« Nous ne continuerons pas non
plus á nous battre au-delá de la ligne verte [qui
sépare Israël des territoires palestiniens] dans le
but d'opprimer, d'expulser, d'affamer et d'humilier un peuple
tout entier. »

extrait d'une pétition signée par 52
réservistes de l'armée, en janvier 2002

Un projet de loi contesté

Déposé par le rabbin Haïm Druckman, un
député du Parti national religieux, un projet de
loi adopté en juillet 2002 réserve l'achat de
terres du domaine public aux juifs. La mesure législative
permet de contourner une décision de la Cour
suprême, qui interdisait toute discrimination envers les
Arabes israéliens, prise deux ans plus tôt. Les
partis de gauche dans l'opposition comme les partis arabes crient
au racisme. En fait, même le ministre Shimon Peres a
critiqué cette décision. Certains ont même
assimilé cette mesure á une forme d'apartheid.
Jusqu'á maintenant, les municipalités arabes
d'Israël n'occupaient que 3 % des terres, même si
les Arabes, avec un million d'habitants, comptent pour 18 %
de la population israélienne.

« La minorité arabe constate que le
racisme s'intensifie en Israël sous ce gouvernement. Avant,
le racisme existait dans la pratique, mais jusqu'á
maintenant, il n'était pas légitimé par des
lois. »

Ahmed Tibi, député de la Knesset

« Cela ne reléve pas du
tout de quelque forme de discrimination, mais se fonde
plutôt sur la base même du sionisme: le retour du
peuple juif sur sa terre. »

Limon Livnat, député de la Knesset, membre du
Likoud

Le faucon Ariel Sharon

 « Israël ne prend
jamais l'initiative de la guerre.

Cette guerre terroriste, comme les guerres du passé, nous
a été imposée.  »

3 décembre 2001

Aussi combatif sur les champs de bataille que dans
l'aréne politique, Ariel Sharon a été
plébiscité lors des élections
législatives du 28 janvier 2003. Si l'ancien
général de presque 75 ans représente, pour
une tranche de la population israélienne, un
véritable héros de guerre, ardent défenseur
des droits d'Israël, il reste aux yeux des Palestiniens un
nationaliste intransigeant, responsable de massacres de civils.
L'homme fort israélien s'était engagé
á ramener la sécurité au pays par des
méthodes musclées. Sa stratégie n'a pas
réussi á endiguer les attentats
anti-israéliens, mais il reste, pour un grand nombre
d'électeurs israéliens, l'homme fort de la
situation.

Fils d'immigrants russes devenus agriculteurs, Ariel Sharon
est propriétaire de la principale exploitation agricole du
pays. Il posséde également une licence en droit et
en études du Moyen-Orient.

Militaire courageux, Ariel Sharon a fait les cinq guerres
d'Israël. Lors de la guerre de 1956, la brigade de
parachutistes qu'il dirige s'enfonce profondément
derriére les lignes ennemies du Sinaï, en
égypte, une décision qui causera la mort d'environ
40 de ses hommes. Mais, en 1967, commandant les blindés
dans le Sinaï, il orchestre une opération qui
réussit. Fin stratége, il laissera son nom dans
l'Histoire pour avoir franchi le canal de Suez á la
tête de 27 000 hommes, une opération risquée
qui changera le cours de la guerre du Kippour. En 1953,
l'Unité 101 dynamite une quarantaine de maisons dans le
village cisjordanien de Kibya. Bilan de l'expédition
punitive : 69 morts, dont plus de 50 civils, en trés
grande majorité des femmes, des enfants et des
vieillards.

Ministre de l'Agriculture sous Menahem Begin, il est,
dés la fin des années 1970, le pére de la
colonisation á grande échelle dans les territoires
occupés, sur le plateau du Golan et dans le Néguev.
Au début des années 1990, ce défenseur du
« Grand Israël »

occupe un autre portefeuille qui lui permet de poursuivre dans
cette voie, celui du Logement et de la Construction.

Les massacres de Sabra et Chatila

C'est cependant comme ministre de la Défense, au
début des années 1980, qu'il a davantage
imposé ses politiques. C'est á cette époque
que l'armée israélienne envahit le Liban, en juin
1982, lors d'une campagne destinée á expulser de ce
pays Yasser Arafat et l'Organisation de libération de la
Palestine (OLP).

Décision controversée, l'invasion du Liban a
coûté la vie á des dizaines de
soldats israéliens au cours des 22 ans qu'a duré
l'occupation.

Quelques semaines plus tard, avec l'accord tacite de
l'armée israélienne, voire son soutien logistique,
la milice chrétienne du Liban alliée d'Israël,
les phalangistes, pénétre dans les camps de Sabra
et Chatila, á Beyrouth-Ouest. Quelque 800 Palestiniens et
Libanais qui y étaient réfugiés sont
massacrés. Une commission gouvernementale tiendra Ariel
Sharon indirectement responsable de ce carnage. À la suite
de cette décision, il est relevé de ses fonctions,
mais il reste un ministre sans portefeuille.

Partes: 1, 2, 3, 4, 5
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